Depuis que ses enfants sont partis, Magali, veuve de 45 ans, vit seule dans sa campagne et son vignoble drômois. Séparément, ses deux meilleures amies, l'une de son âge, l'autre bien plus jeune, entreprennent de remédier à cette solitude. Isabelle, la libraire, a recours au système des petites annonces, mais en cachette car elle sait que Magali abhorre cette idée. Rosine, petite amie de Léo, le fils de Magali, pense à quelqu'un de précis : Étienne, son ancien professeur de philosophie - elle est maintenant étudiante - avec qui elle a eu une liaison. Elle présente donc à chacun des photographies de l'autre, prises par elle, ce qui lui permet de s'abriter derrière son droit d'en faire l'usage qu'elle veut mais lui vaut aussi les réprobations de Léo, celui-ci trouvant le procédé ridicule. Étienne lui-même ne consent à ce jeu qu'avec réticence et confusion, sa curiosité amusée se mêlant à son désir de ne pas heurter Rosine, qu'il voudrait garder auprès de lui.
Parmi les réponses à son annonce, Isabelle sélectionne celle de Gérald, attaché commercial à Montélimar. Celui-ci, ancien rapatrié d'Algérie, s'avoue attiré par les brunes aux yeux noirs mais, au fil des rencontres, il se laisse séduire par cette élégante blonde quadragénaire qui, soudain, déçoit ses élans en lui révélant sa machination : c'est en réalité pour une amie qu'elle intercède. Remis de la surprise, Gérald consent à rencontrer Magali, le samedi suivantlors du mariage de la fille d'Isabelle, Émilia. Il l'aperçoit en effet parmi les convives dans le grand jardin face aux énormes cheminées de la centrale nucléaire du Tricastin. Il l'aborde. La discussion porte sur les vignobles. C'est alors que Rosine vient les interrompre. Un peu plus tard, Magali ouvre une porte, voit Gérald et Isabelle; elle s'esquive. Quiproquo. Elle croit avoir surpris une intimité, qu'Isabelle dément par la suite.
Peu ravie de sa rencontre forcée avec Étienne, Magali accepte d'être ramenée en voiture par Gérald. Comprenant au fil de la conversation les vraies raisons de leur rencontre, elle entre dans une rage contre Isabelle dont le pauvre Gérald fait les frais. Pour lui épargner ses humeurs, elle prétexte la nécessité d'aller voir sa fille à Orange et se fait déposer à la gare de Pierrelatte. Là, elle prend un taxi et retourne au mariage à Saint-Paul-Trois-Châteaux afin de s'expliquer avec son amie. Gérald lui aussi a entre-temps fait demi-tour et vient réclamer clarification. Isabelle leur fait remarquer qu'ils sont bel et bien là l'un et l'autre. Et rendez-vous est pris pour la reboule, repas de fin de vendanges...
Quatrième film de la série "Contes des quatre saisons". Retour au thème de la machination. Deux de ses amies souhaitent que Magali, viticultrice, se remarie. Rosine songe à quelqu'un. Isabelle en trouve un autre par petites annonces. Problème : le candidat de Rosine est son ex-amant - qui l'aime toujours. Et celui d'Isabelle croit qu'elle a mis l'annonce pour son propre compte. Quiproquos et malentendus. Cette valse hésitation d'une rive à l'autre du Rhône, entre Saint-Paul-Trois-Châteaux, dans la Drôme, où Isabelle est libraire, et les environs de Bourg-Saint-Andéol, dans l'Ardèche, où Magali a son vignoble est digne des comédies d'Howard Hawks auquel Rohmer se réfère volontiers. Marie Rivière a quelque chose de Catherine Hepburn dans L'impossible monsieur bébé.
Editeurs : Potemkine et Agnès B. Novembre 2013. 30 DVD et leur déclinaison blu-ray pour les 22 films restaurés HD. 200 €. |
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DVD22, Conte d'automne. Suppléments : Fermière à Montfaucon (1967, 13'). Entretien avec Margaret Menegoz (12'). Extrait de Les quatre saisons d'Eric Rohmer, entretien audio avec Marc Voinchet (5'). |