Claire quitte le domicile de Jean, son mari, pour retrouver Claude son amant. Celui-ci lui offre une fourrure. Pour qu'elle puisse la porter, ils leur faut trouver un moyen de la faire admettre par Jean. Claire imagine de la mettre à la consigne d'une gare dans une valise et de faire récupérer celle-ci par son mari.
Quand Jean rentre de la gare, il n'y a qu'une peau de lapin dans la valise. Jean s'est joué d'eux : lorsque Solange, la sur de Claire, arrive le soir pour la petite fête improvisée c'est elle qui porte la fourrure.
Jean le mari paraît complètement absent avant de se révéler un plus fin stratège que sa femme. Il est vaguement esthète. Il peint, un corps nu de femme, le portrait de sa femme. Claude l'amant accueille sa maîtresse sans empressement démesuré et après l'amour lui offre une fourrure ou à boire. Seule Claire semble vraiment motivée par le fait de récupérer sa fourrure. Regard mystérieux rappelle ceux de Solange et de Claire, parlant à demi-mots de leurs amours secrètes. Claude, qu'un travelling-arrière isole de Claire près de la porte alors que lui est renvoyé au premier plan derrière la perspective de la table, sera sans doute la victime de ce jeu.
C'est donc un film extrêmement froid, précis et rigoureux,
une démonstration impitoyable, entraînée par la musique
de Lully.
Off : "Voici la morale de cette histoire, le meilleur jouer d'échec
est celui qui prévoit un coup d'avance sur son adversaire. Nous prendrons
l'exemple classique le coup dit du berger. Seule une débutante peut
s'y laisser prendre. A elle de jouer... Voici donc la peau qui sera l'enjeu
de la partie. Claire attaque. Leur plan est simple mettre la fourrure dans
une valise, allez à n'importe quelle gare et imiter le voyageur
le lendemain matin, la partie continue. Claire avance son fou. C'est ici que
tourne le vent et que l'échiquier se renverse. Voici le premier coup
du mat. Et voilà le dernier coup, Claire comprend qui l'a jouée,
trop tard."