Dans la cité de Villeville, alors qu'un grand tournoi se prépare, une jeune fille, Isabelle Ginori est convoitée par deux hommes : François de Baynes, arrogant chef des protestants et coureur de jupons, et Henri de Rogier, gentilhomme catholique et élu d'Isabelle. La reine Catherine de Médicis, témoin de cet affrontement, décide alors que les deux adversaires se battront au tournoi selon les lois du Jugement de Dieu, et que le vainqueur aura droit à la main d'Isabelle.
Cette histoire de rivalité amoureuse sous le règne de Charles IX, souffre de manque de rythme : trop d'intertitres, trop de scènes purement illustratives qui auraient pu être enlevées au profit de portraits qu'on sent parfois timidement pointer leur nez (ce sourire naïf du roi-enfant Charles IX quand son héros gagne une bataille), ces gardes croquignolets, ou ce félon parfaitement vomitif (Aldo Nadi, médaille d'or de fleuret aux JO de 1920, je vous le dis pour que vous brilliez en société).
A la place, il faudra se contenter d'un spectacle parfois fort agréable (le duel à l'épée sur la forteresse de Carcassonne a dû doper le tourisme de cette année-là), souvent lourdaud. Mais le film est suffisamment bien fait pour satisfaire, par sa violence surtout, qui rompt avec l'imagerie classique hollywoodienne (le méchant qui, après avoir assassiné un gusse, essuie son épée avec les cheveux de sa fiancée, la galanterie se perd), par ses inspirations de mise en scène ensuite : belle utilisation des amorces pour développer des arrière-plans très bien encadrés, dynamisme du montage, talent pour remplir l'écran (la mort du bad guy, avec ces gardes qui le lacèrent avant de s'écarter dans une sorte de magma de violence, en plongée), et même un plan filmé depuis un cheval.
source : site Shangols