Juin 1940. Au moment où elle rentre chez elle, la vedette du cinéma Viviane Denvers est agressée par un homme qu’elle connaît. Dans la nuit, elle appelle à la rescousse Frédéric, son amour de jeunesse, qui découvre l’intrus gisant chez elle, sur le sol du salon, après une mystérieuse chute de la mezzanine. Incapable de résister aux supplications de Viviane, Frédéric accepte de faire disparaître le corps et prend la route sous une pluie battante. Mais en essayant d’éviter un autre véhicule, il heurte violemment une borne de police : sous le choc, le coffre de son auto s’ouvre sur sa macabre cargaison. Alors que la Wehrmacht s’apprête à envahir Paris, il est accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis...
Réussir une comédie aussi alerte dans le cadre de la débâcle française face aux nazis – dans le chaos, le gouvernement fuit à Bordeaux puis à Vichy – pouvait apparaître comme une gageure. Pour Jean-Paul Rappeneau, qui en 2003 n’avait pas tourné depuis huit ans, Bon voyage fut une renaissance. Évitant de se laisser écraser par les grands moyens dont il dispose – reconstitution historique oblige –, il cisèle un petit bijou d’aventures romanesques dont l’intelligence d’écriture (signée Patrick Modiano) et l’humour le tiennent à l’écart de toute faute de goût.