Parce qu'elle a été trop longtemps victime, Rose Mayer décide de prendre son destin en main et assassine son mari. Elle part alors retrouver son fils à Bruxelles, qui a fui l'enfer familial depuis des années.
Martin Provost assimile Où va la nuit à une tragédie antique : "Comme dans une pièce de Sophocle, chaque personnage, par ses actes, entraîne malgré lui sa chute. Nous avions ici un couple monstrueux à la dimension tragique, un homme qui tue une fille et qui sen tire à bon compte, mais se détruit par la boisson, une femme qui décide de se faire justice (comme sil sagissait pour elle de se substituer à la justice divine) et tue à son tour, pour elle, pour la jeune fille assassinée, mais aussi pour libérer son fils. Ce même fils quelle croit pouvoir retrouver comme avant, et qui va se retourner contre elle parce que cest lui qui aurait dû tuer son père et quil a hésité à le faire pendant des années", explique-t-il.
Beaucoup de personnages sont là pour faire avancer l'histoire alors qu'ils auraient pu être davantage travaillés : Thomas, Nols, Denis, Marina, Mme Talbot.
La tragédie parait souvent trop préparée, seulement vraisemblablable et résolue dans les dialogues. Le plan sur la tombe de l'enfant intrigue mais le moment d'émotion que devrait constituer sa révélation n'est pas mis en scène. Il sera seulement raconté par Rose, son remord après la noyade accidentelle de l'enfant. De même, le départ vers les bois du mari puis son assassinat seront motivés par une phrase de dialogue "je l'ai tué pour toi". Les coups visibles dès la première scéne de baignoire sont aussi l'objets de lourdes scènes explicatives.
La grande peinture symboliste ou l'extrait de Muriel ou le temps d'un retour sont un peu plus émouvants, échos du travail du traumatsime, de la séparation de la mère et de son fils.
La fin m'a laissé perplexe. Pourquoi ne pas laisser partir Rose ?