Autrefois installés à Montreuil, Roger et Monique, un couple de sexagénaires, ont une petite boutique de mercerie en Auvergne. Roger a passé sa vie égoïste à tromper sa femme et à boire des verres de rouge. Monique est atteinte d'un cancer dont elle va mourir.
Leur fils Philippe, au travail imprécis, vient les voir régulièrement, parfois avec sa femme. Il est mal marié à Nathalie, qui reproche à ses beaux-parents de ne pas l'aimer, bien que le contraire soit plus vraisemblable.
Hospitalisée, et de plus en plus gravement atteinte, Monique est considérée comme incurable et renvoyée chez elle par les médecins. C'est là qu'elle mourra au milieu d'une famille présente mais de moins en moins attentive.
Après l'enterrement, Philippe et Catherine proposent sans conviction à Roger de venir s'installer chez eux, ce qu'il refuse. Ils le laissent à sa solitude et s'en vont, accompagnés par un très long travelling arrière.
Sur un scénario et des dialogues de Claude Berri, Pialat fait évoluer ses personnages dans le quartier de Saint-Denis à Paris, les boulevards, la nuit, les vitrines des grands magasins pendant la période des fêtes, la solitude. Le parti pris documentaire contrebalance ce que pourrait avoir de trop rusé ce scénario de deux nigauds qui ne savent pas qu’ils évoquent la même personne: Janine.
Portrait en creux d'une femme libérée avant l'heure, Janine est heureuse, fantasque, elle chante et ne veut pour rien au monde revenir auprès de Hubert ni s'enticher de ce petit Claude et de son coeur qui saigne superficiellement.