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L'affaire Dreyfus

Pathé Frères
1899

Avec : Jean Liezer (Alfred Dreyfus). 0h15.

1- Arrestation, aveux du colonel Henry (20m)
“M. Cavaignac, ministre de la guerre, discute avec son chef de cabinet. Il mande un planton et lui ordonne de faire introduire le colonel. Le ministre interroge l’inculpé et lui présente le faux; le colonel se trouble et nie l’authenticité de la note. Mais, confronté avec le général accusateur, le colonel fait ses aveux. Le ministre le fait arrêter.”

2-Au mont Valérien: suicide du Colonel Henry (20m)
“Aspect de la cellule. On aperçoit le colonel très agité. Le prisonnier envoie son gardien porter un message. Pendant ce temps, un général lui rend visite, le prie d’espérer et se retire. Mais le colonel, découragé, saisit son rasoir et, d’un élan énergique, il se coupe la gorge et tombe inanimé sur le sol.”

3 - Dreyfus dans sa cellule à Rennes (20m)
“Assis à côté de sa femme, il veut la convaincre de son innocence et la prie d’espérer. Embrassades et pleurs. Un capitaine de gendarmerie entre et prévient Mme Dreyfus que l’heure de sa visite est écoulée.Les époux s’embrassent et Dreyfus reconduit sa femme jusqu’à la porte. Entrent les deux défenseurs: Mes Demange et Labori. Dreyfus les fait asseoir; ils se mettent ensemble à compulser le dossier.”

4 Entrée au conseil de guerre (20m)
“Dreyfus traverse la rue et entre au Conseil. Mes Demange et Labori suivent en causant avec animation. Viennent ensuite les officiers témoins: général Mercier et autres, puis le colonel Jouaust, président du Conseil.”

5 - Audience au conseil de guerre à Rennes (20m)
“Les avocats se concertent. Le colonel Jouaust les avertit que la séance va commencer: la cour entre, on introduit l’accusé. Le président donne la parole au général Mercier qui dépose.”

6 - Sortie du conseil de guerre (20m)
“Officiers témoins, général Mercier en tête. Puis Dreyfus, accompagné d’un capitaine de gendarmerie. Viennent ensuite Mes Demange et Labori.”

7 - Prison militaire de Rennes, rue Duhamel (20m)
“Arrivée de l’officier d’infanterie assistant à l’entrevue dans la cellule. Arrivée de Mme Havet, tante de Mme Dreyfus et de M, son père. Sortie de Mme Dreyfus; Mme Havet et M l’accompagnent. Sortie de l’officier.”

8 - Avenue de la Gare à Rennes (15m)
“Sortie de Dreyfus du lycée. Aussitôt le barrage fermé, deux gendarmes sortent du lycée en traversant l’avenue pour aller ouvrir la porte de la manutention. Vient ensuite Dreyfus, suivi du capitaine de gendarmerie préposé à sa garde.”

Alfred Dreyfus (1859-1935), officier juif français, est arrêté en octobre 1894 pour espionnage au profit de l'Allemagne. Un tribunal militaire le renvoie de l'armée et, sur la foi de preuves hautement discutables, le condamne à la réclusion à perpétuité sur l'île du diable. En 1896, le colonel Picquart trouve des documents qui prouvent l'innocence de Dreyfus. Le coupable était un autre officier français, Ferdinand Walsin Esterhazy. Les autorités militaires placées sous le commandement du général Auguste Mercier ordonnent que l'affaire soit étouffée et Picquart est transféré à Tunis. Mais la famille de Dreyfus continue de plaider sa cause et une campagne menée Emile Zola culmine avec sa lettre ouverte au président français Émile Loubet, intitulée "J'accuse". Un second procès s'ouvre à Rennes en 1899, qui scandalise le monde par le refus de l'armée de reconnaître qu'elle pourrait s'être trompée et l'hystérie anti-juive générale. Dreyfus est de nouveau reconnu coupable (ce qui choque l'opinion mondiale et affaiblie la Troisième République aussi bien que l'image de la France), mais le président Loubet gracie Dreyfus. Il faut néanmoins attendre 1906 pour que Dreyfus soit déclaré innocent.

L'affaire Dreyfus est débattue dans le monde entier. Cela remplit les journaux et le deuxième procès à Rennes en 1899 est le témoin d'une frénésie médiatique comme celle que nous connaissons trop bien aujourd'hui. Désireux de participer à cette frénésie et de tirer parti de l’un des premiers reportages d’intérêt mondial, quatre sociétés produisent des films sur l’affaire alors qu’elle se poursuit : La Star-Film de Georges Méliès, Pathé Frères, la société britannique Mutoscope and Biograph et sa société soeur, la société Biograph and Mutoscope pour la France.

Charles Pathé, dès qu’il apprend que son rival Méliès tourne une Affaire Dreyfus, décide lui aussi de filmer l’affaire Dreyfus. Sa version, qui réussit l’exploit de ne sortir qu’une semaine après celle de Méliès, se vend pourtant moins bien et n’a pas le succès escompté. L’Affaire Dreyfus est tourné à Vincennes, au début d’octobre 1899, au lendemain du jour où ce même sujet fut mis en scène à Montreuil, chez Méliès. En 1908, une nouvelle version est tournée. Sadoul précise : « A la fin de 1907, l’Affaire Dreyfus fut reprise chez Pathé, pour une bande qui ne fut pas éditée en France mais importée en Amérique. Zecca supervisa la mise en scène qui fut selon certains assurée par Albert Capellani »

Sources :