Dans les temps les plus reculés, les Géorgiens décidèrent de construire une forteresse pour leur pays contre les invasions. Mais celle-ci s'effondre dès que l'on parvient au niveau du toit.
Un jeune garçon, Doumichkhan, vient de se fiancer. Affranchi par le Grand Prince, son seigneur et maître, il part à l'aventure, abandonnant sa fiancée. En chemin, un riche marchand se lie d'amitié avec lui et en fait son héritier. Le jeune homme renie son passé et sa religion. Il se marie et a un fils, Zourab. L'enfant grandit et rêve de devenir un héros. Dans une maison troglodyte, il rencontre la devineresse, qui n'est autre que l'ancienne fiancée de son père. Sa prédiction est grave : la forteresse ne sera achevée que si un beau garçon accepte d'y être emmuré vivant...
Pour purifier l'infidélité de son père et préserver la liberté de sa patrie, Zourab se sacrifie. La nuit, en présence du tailleur de pierre et d'un joueur de cornemuse, le jeune héros est enseveli vivant dans les fondations. À la grande joie du peuple qui savoure enfin la victoire, la forteresse de Souram se dresse fièrement face à l'envahisseur.
Réalisé après quatre années au goulag, Paradjanov montre avec La Légende de la forteresse de Souram, inspiré dune vielle légende géorgienne, sons sens de la fresque épique et son goût pour la tradition du conte oral. "Le film est dédié à la mémoire des guerriers géorgiens de tous les temps qui donnèrent leur vie pour la patrie et pour la liberté. La légende du jeune homme muré vif dans l'enceinte de la forteresse de Souram inspira des romans d'écrivains comme Tchongadze, Lordkipanidzé, Souliachvili. Nous n'avons fait que les suivre à la trace."