Alfred Dreyfus, officier juif français, est arrêté en octobre 1894 pour espionnage au profit de l'Allemagne. Un tribunal militaire le renvoie de l'armée et, sur la foi de preuves hautement discutables, le condamne à la réclusion à perpétuité sur l'île du diable. En 1896, le colonel Picquart trouve des documents qui prouvent l'innocence de Dreyfus. Le coupable était un autre officier français, Ferdinand Walsin Esterhazy. Les autorités militaires placées sous le commandement du général Auguste Mercier ordonnent que l'affaire soit étouffée et Picquart est transféré à Tunis. Mais la famille de Dreyfus continue de plaider sa cause et une campagne menée Emile Zola culmine avec sa lettre ouverte au président français Émile Loubet, intitulée "J'accuse". Un second procès s'ouvre à Rennes en 1899, qui scandalise le monde par le refus de l'armée de reconnaître qu'elle pourrait s'être trompée et l'hystérie anti-juive générale. Dreyfus est de nouveau reconnu coupable (ce qui choque l'opinion mondiale et affaiblie la Troisième République aussi bien que l'image de la France), mais le président Loubet gracie Dreyfus. Il faut néanmoins attendre 1906 pour que Dreyfus soit déclaré innocent.