Oshima évoque
les différents âges d'or du cinéma japonais. La période
muette avec Le journal de voyage de Chuji (Chuji tabi nikki : Goyo
hen, Daisuke Ito, 1927) et Gosses de Tokyo
(Yazujiro Ozu, 1932), les films sociaux avec la création de L'association
des cinéastes en 1937, juste après le coup d'état avorté
des militaires qui vont néanmoins augmenter leur influence jusqu'à
la guerre contre la Chine. Ce sera L'élegie
de Naniwa (Mizoguchi,1936), Le progres éternel (Tomu Uchida,
1937) sur une idée de Ozu, Pauvres humains et ballons de papier
(Sadao Yamanaka)
Puis c'est la guerre. Ozu rend visite à Yamanaka qui meurt peu après et, en 1939, est instaurée la loi sur le cinéma, calquée sur celle du cinéma nazi. Va subsister un comique de tradition burlesque avec Kinta le pickpocket (Kajiro Yamamoto, 1937). Les films de propagande qui comme La guerre navale de Hawai à la Malaisie (1942) travaillent les effets spéciaux préparent les Godzilla de l'après-guerre.
Oshima signale quelques mélodrames de l'après-guerre: Matsu le bandit (Hiroshi Inagaki, 1943) où un conducteur de pousse-pousse se dévoue pour une veuve d'officier et son fils et Le jardin des femmes (Keisuke Kinoshita, 1954).
Un nouvel âge d'or du cinéma japonait surgit avec la nouvelle vague incarnée par Imamura et sa Femme insecte (1963), les jeunes cinéastes de la Shochiku, Yoshida, Shinoda et lui-même. C'est également l'époque des grands documentaires contestataires Un été à Narita (Shinsuke Ogawa, 1968) contre l'aéroport de Tokyo ou La préhistoire des partisans (Noriaki Tsuchimito, 1969) sur le meneur de la rebellion étudiante à l'universite de Kyoto.
Ensuite le cinéma japonais est devenu un grand maître du genre policier avec Combat sans code d'honneur (Kinji Fukasaku, 1973) et les films de Kitano.