Les derniers jours de l'écrivain romantique Camilo Castelo Branco accablé par une cecité menaçante, des difficultés financières, la folie d'un de ses fils et Ana Placido, sa maitresse, qu'il finit par épouser sans plus aucun amour. Le jour où le médecin lui annonce sa cécité irréversible, le romancier se tire une balle dans la tête.
La vie agitée de Camilo Castelo Branco (1826– 1890) a été aussi riche en événements et aussi tragique que celle de ses personnages : fils naturel d'un père noble et d'une mère paysanne, il est très tôt resté orphelin. Marié à seize ans avec Joaquina Pereira, il connut d'autres passions tumultueuses, dont l'une le mena en prison : celle pour Ana Plácido qui devait devenir sa compagne. Fait vicomte de Correia-Botelho en 1885, pensionné par le gouvernement, il connut cependant une fin de vie des plus pénibles : perclus de douleurs et devenu aveugle, il finit par se suicider.
À travers son uvre très féconde (262 volumes), Castelo Branco s'est intéressé à presque tous les genres : poésie, théâtre, roman historique, histoire, biographie, critique littéraire, traduction. On y retrouve le tempérament et la vie de l'auteur : la passion fatale s'y lie au sarcasme, le lyrisme à l'ironie, la morale au fanatisme et au cynisme, la tendresse au blasphème.
Camilo Castelo Branco, cherchant les sources nationales, expliquera qu'il a "déserté les drapeaux des maîtres français" pour retourner à la description des usages et coutumes portugais. Il traduit Chateaubriand, et essayera d'écrire une version portugaise de La Comédie humaine.
Cet écrivain à l'imagination vive, au style communicatif, naturel et coloré, au vocabulaire riche et nuancé, est un maître de la langue portugaise. Amour de perdition, publié en 1862 et adapté par Oliveira en 1979, est, d'après Miguel de Unamuno le plus grand roman d'amour de la Péninsule Ibérique.