20 mai 1968, 14h00 au dépôt d'Ivry. Trois ouvriers en grève discutent de leur salaire : "Entre 75 et 90 000 francs entre début et fin de carrière, aucun progrès pour l'ouvrier depuis 10 ans". Un syndicaliste s'exprime : "Heureusement ou malheureusement, ce sont les étudiants qui nous ont donné la mesure de nos possibilités. E les étudiants remettent tout en cause, et ils ont tort, et ils ont raison. Mais dans le mouvement il y a du bon parce qu'ils pensent neuf. Nos revendications de 3 %, de tous les jours, sont balayées. Il faut voir plus loin. Tant que l'on ne réformera pas les structures de base telles que l'université ; et bien, on aura des hommes qui continueront à penser capitaliste... Demain avec l'école nouvelle on fera de nouveaux individus... Pour moi, le plus important, c'est le futur qu'il faut penser. (...) Une fois obtenues les 40 heures cela ne suffira pas. Dans quelques années se posera le problème d'en avoir 35
20 mai 1968,17 heures au café "Chez Mrcel". Discussion entre un représentant des étudiants et les cheminots. L'un d'eux s'exprime :
"L'objectif du mouvement : la reforme de toutes les structures qui sont des structures dépassées, aussi bien gouvernementales, que patronales, que syndicales même. Le mouvement est parti de la base. Les syndicats nous appuient mais contrôlés par la base. Nous entendons contrôler les centrales syndicales par la base... le moyen le plus efficace c'est la création de comités de grève. Lacune : les comités de grève ne sont pas en relation entre eux. Ce sont les jeunes qui ont commencé la grève. Les structures actuelles des centrales syndicales sont beaucoup trop vieilles. Les permanents syndicaux sont des gens qui sont dans les lieux depuis 10, 15 voir 20 ans. Ils sont là depuis longtemps et ne savent pas exactement les problèmes de qui se posent à ceux qui travaillent. Les permanents syndicaux devraient être changés tous les deux ans."
"Pas d'accord, le contredit un autre chaminot, ce n'est pas une grève spontanée. Les syndicats ont fait leur preuve; ils ont permis de faire la grève en une semaine; préparation de 10 ans de longue haleine. Toutes les grèves qui ont précédé ont amené à cette lute là. S'il y a quelque chose à remettre en cause, c'est le pouvoir personnel; la oui d'accord. Là est l'ennemi de la classe ouvrière, là est l'ennemi des étudiants.
"OK, reprend le premier cheminot, pour être dirigé par des techniciens mais contrôlés par un conseil ouvrier. Rencontre au départ 40 heures chômeurs mais la grève est devenue politique; Nous avons la situation en main, le pays est paralysé on est prêt à lal violence."
L'étudiant conclut : "Oui c'est ça : on veut le renversement du régime, du régime capitaliste bourgeois et l'établissement d'un véritable socialisme. On est d'accord. Il faudrait s'entendre sur l'action ; c'est pourquoi il faudrait que vous reveniez demain.