Naguima fait la plonge dans un restaurant du centre d'Almaty, la plus grande ville du Kazakhstan. Elle récupère dans son sac en plastique les restes des assiettes des clients. Elle termine son travail en nettoyant impeccablement les cuisines. Puis elle rentre dans son taudis, après le terminus de la ligne du bus de nuit. Disgracieuse, illettrée et peu diserte elle a été abandonnée à la naissance et placée dans un orphelinat qu'elle vient de quitter avec son amie Anya rencontrée à l'orphelinat et qui est enceinte.
Naguima s'inquiète pour elle mais n'a pas l'argent pour payer le médecin. Elle sollicite en vain une avance de son patron. Seuls Ninka, une prostituée au grand cur et Abai, le jeune épicier du coin, lui viennent en aide mais à la hauteur de leurs pauvres moyens. L'état d'Anya empire et Naguima doit appeler une ambulance pour la conduire à l'hôpital. Le médecin admet la jeune femme alors que ses papiers ne sont pas en règle et que l'administration l'avait refusée. Mais il est trop tard, Anya meurt lors de l'accouchement. Naguima sombre dans le désespoir et reste prostrée plusieurs jours dansa chambre. Elle tente de retrouver sa mère dont on lui a donné l'adresse à la sortie de l'orphelinat. Celle-ci habite une pauvre maison à la campagne et reconnait immédiatement fille. Mais elle ne veut pas que sa celle-ci lui gâche une deuxième fois l'existence maintenant qu'elle a reconstruit sa vie. La mère pousse ainsi Naguima hors de chez elle et la reconduit brutalement devant la route.
Naguima, afin d'arrêter ce cercle vicieux du manque d'amour voudrait adopter le nouveau-né, une fille, d'Anya qui se retrouve à son tour placé dans un orphelinat. L'infirmière sait qu'elle na aucune chance mais, attendrie, la laisse voir la petite Mila dont elle prend grand soin.
Naguima a volé le nouveau-né mais ne sait pas le nourrir. Elle obtient du lait et du pain mais l'enfant s'affaiblit. Naguima le conduit au bord d'un chantier, veut lui broyer la tête avec une pierre puis y renonce. Elle s'approche de la falaise... et jette le bébé tout en bas.
Le récit se déroule avec une économie rigoureuse : présentation du dur travail de Naguima ; la souffrance d'Anya, ventre en forme de bulbe qui menace d'écraser son corps de brindille ; son propriétaire qui la harcèle pour payer le loyer, alors que son employeur ne montre aucun scrupule à retarder son salaire; sa façon de plaider avec le propriétaire du magasin pour acheter de la nourriture.
La réalisatrice ne divulgue jamais plus que ce que l'on doit savoir sur Naguima et le passé d'Anya. C'est seulement à mi-chemin, quand Naguima effectue un voyage décisif, que l'on apprend son âge, la nature de sa relation avec Anya et comment Anya est tombée enceinte en premier lieu. La cruauté de confrontation avec la mère est accentuée par le paysage aride et perdu dans laquelle elle se déroule.
Le montage laisse parfois en suspens la compréhension ; la mort d'Anya et du vol du nouveau-né. Tukubayeva, Pyanova et Nezhentseva ont grandi dans un orphelinat.