En surimpression : Une journée d'attente. Jae-hoon, arrive tôt le matin dans une chambre d'Hôtel pas encore prête. Il s'installe, attend, puis reçoit un coup de fil. C'est dimanche, Soo-jung qu'il attend se prétend malade, elle ne viendra pas au rendez-vous. Il finit toutefois par la convaincre de le rejoindre.
Noir - en surimpression : Peut-être par hasard.
1. Jae-hoon est un jeune peintre dont le frère tient une galerie d'art en face du palais Kyungbok. Young-soo, un cinéaste indépendant et Jae-hoon, une jeune fille de 24 ans qui écrit et travaille comme assistante vidéo pour ce dernier, sont venus y voir une exposition. Jae-Hoon et Young-soo sont des amis de fac et tous trois vont déjeuner à proximité. Jae-Hoon succombe aussitôt au charme de Soo-jung.
2. Jae-hoon retrouve le lendemain Soo-jung dans le parc en face de la galerie où elle tourne un film. Le soir, Young-soo a invité Jae-hoon au restaurant et lui propose de l'aider à faire son film, une production indépendante si possible. Soo-Jung les rejoint. Young-soo boit trop et ses deux amis le mettent dans un taxi pour Sadang-dong. Dans une rue, Jae-hoon essaie d'embrasser Young-soo. Trop violent, elle le repousse comme elle repousse un peu plus tard sa très cérémonieuse et respectueuse demande de sortir avec elle.
3. Young-Soo se montre incapable de diriger une équipe de tournage. Il tente sans succès de virer le chauffeur, Park. Jae-Hoon ramène Soo-Jung chez elle en taxi et la jeune femme accepte qu'il l'embrasse
4. Jae-Hoon amène Soo-Jung chez lui et la jeune femme se laisse caresser mais, toujours vierge, refuse l'acte sexuel ce qui émeut Jae-Hoon.
5. Ils se caressent dans un restaurant où ils ont pris leurs habitudes
6. invités dans un fête, surtout, prétend avoir perdu la caméra que son ami lui a prêtée. Jae-Hoon et Soo-Jung se retrouvent souvent dans un restaurant ou dans la chambre de celui-ci. Ils se disputent.
7. Il la rappelle chez une amie à Gosan juste avant Ansan. Il l'y retrouve elle est en jupe et écoute la symphonie pastorale sur le lecteur CD qu'il lui a offert. Une nouvelle fois, elle ne lui laisse que caresser ses seins. Ils se donnent rendez-vous dans un hôtel de l'ile de Jeajoo
Noir- en surimpression : Le téléphérique suspendu
Ce fameux dimanche, avec les mêmes mots entendus au début, Soo-Jung, habillée, assise sur le lit, ment au téléphone en déclarant être malade. Elle se laisse convaincre de venir à l'hôtel où l'attend Jea-Hoon. Elle téléphone à Young-soo mais monte le rejoindre par le téléphérique de Myungdong en haut de la ville. Une panne survient qui immobilise la cabine avec Soo-Jung et un bébé qui pleure.
Noir - en surimpression : Peut-être par intention
1. Young-soo embrasse sa femme et ses deux filles. Au studio de montage, il propose d'aller voir une galerie de peinture. Au restaurant, Jae-hoon déclare qu'il aime bien son frère. c'est qui va aux toilettes, discussion sur l'alcool. En rentrant chez elle le soir, Soo-Jung dort avec son ours en peluche et masturbe son frère
2. Soo-Jung sait qu'il déjeune tous les jours elle se doute que les gants sont à lui. C'est elle qui boit beaucoup, "souriez-moi comme une fleur" demande Jae-hoon. Young-soon va aux toilettes, bousculant la jeune fille. Jae-hoon demande des serviettes (non des baguettes)
3. Dans le studio de Unicom Séoul, Young-soon embrasse Soo-Jung qui lui demande s'il veut baiser. Elle aime qu'on l'embrasse et la caresse, elle a tenté sans succès avec un bon copain une première expérience sexuelle. Elle sort seule du restaurent et surprend Park humiliant Young-soon qui n'est là dit-il que parce qu'il est le mari de la nièce du PDG et la traitant elle-même de putain. Ils rentrent tous les deux en taxi et s'embrassent. Soo-Jung pleure: elle n'a jamais été embrassée ainsi. Elle a toujours aimé sans retour;
4. Dans un café, Soo-Jung et Jae-hoon s'embrassent de nouveau. Soo-Jung n'est pas allée au bureau; ils promettent de faire l'amour dans un bel endroit, l'ile de Jeajoo. C'est une cuillère qui tombe. Soo-Jung retrouve son frère qui dessine : Kodak ne développe plus le 8mm. Elle retrouve Young-soon qui l'interroge sur Jae-hoon qui finance le film pour 100 millions de wons elle reconnait prend prétexte de lui montrer quelque chose de drôle dans une rue; Tente de coucher avec elle
5. Dans la fête, Jae-hoon embrasse son ancienne maitresse et Soo-Jung après s'être disputée avec Young-soon s'en va seule
6. Chez des amies reboit un appel de Jae-hoon qui vient la voir à Gosan. il l'embrasse sur la glace. Dans la chambre, il se trompe de prénom l'appelant Jungwha. Ils se fâchent puis se réconcilient
7. Jae-hoon propose de reporter au lendemain, à Yooi-dong, leur rendez-vous dans l'hôtel. Soo-Jung est déçue mais accepte
Noir - en surimpression : Tout s'arrangera quand tu auras trouvé ton amour.
Le dimanche matin Soo-Jung retrouve Jae-Hoon dans la chambre, ils font l'amour, ils lavent le drap de la première fois. Ils sont heureux." Je suis bonne à rien" avoue la première". "J'ai trouvé la femme de ma vie alors je n'ai plus de problème" répond le second. Le cuisinier que l'on avait entr'aperçu lors de la première séquence s'éloignant revient. L'amour est trouvé, la boucle est bouclée.
Une coupure narrative intervient au milieu de ce film en noir et blanc. La seconde partie apparaît tout de suite moins romanesque que la première et (l'esprit critique du spectateur faisant le reste) donc, plus vraie. Mais, on comprend vite que c'est tout simplement parce qu'elle est vue du côté de Soo-Jung, personnage plus torturé, plus indécis que Jae-Hoon l'amoureux transis de la première partie.
La vierge serait-elle un nouveau Rashomon racontant le même événement selon plusieurs points de vues ? Si on peut le croire lors de la scène de téléphone, exacte reflet de la première, la symétrie se grippe pourtant dès la séquence de la rencontre à la galerie : c'est Jae-Hoon qui apparaît sur la défensive et Young-Soo qui est pris d'un malaise et se rend aux toilettes.
Le film va alors jouer de subtils décalages entre scènes identiques pour rappeler qu'autour de faits matériels identiques ou très proches, les attitudes des humains peuvent être différentes, plus riches que celles issues d'une seule vie. Les personnages en acquièrent une opacité, une richesse supplémentaire, qui les éloignent du cliché de l'amoureux transis ou de la jeune fille traumatisée par une relation sexuelle interdite.
voir : La Jeune mariée mise à nu par ses célibataires, Même de Marcel Duchamp.
Jean-Luc Lacuve, le 06/08/2015