En 1977, à Gunflint, petite ville du Minnesota, Ben, un garçon de 12 ans qui vient de perdre sa mère, découvre dans les affaires de sa mère l’indice qui pourrait le conduire à son père qu’il n’a jamais connu. Mais il est alors frappé de surdité après que la foudre ait frappé sa maison. Il décide de s’échapper de l’hôpital pour retrouver son père et partir pour New York au Museum d'histoire naturelle où il pourrait être.
Cinquante ans plus tôt, à Hoboken (New Jersey), Rose, une enfant de 12 ans aussi, sourde de naissance, voit avec terreur approcher la fin du cinéma muet dont sa mère, Lilian, est une star. Maltraitée par son père, lorsque Rose apprend que son idole sera bientôt sur scène, elle traverse l’Hudson pour rejoindre Manhattan.
Rose se verra définitivement rejetée par sa mère, actrice egocentrique. Ben découvre le Muséum d’histoire naturelle sous la conduite de Jamie, un garçon de son âge en manque d'amitié. Il est ensuite pris en charge par Rose qui lui fait découvrir le Musée du Queens et lui apprend qu'elle est sa tante. Son frère devait réaliser un diorama pour le musée et bien que très malade était tombé amoureux de sa mère. C'est lors de son enterrement alors qu'il était tout jeune qu'il avait découvert le diorama sur les loups de son père qui le hantait depuis lors.
Ben, Jamie et Rose, unis dans la même admiration des cabinets de curiosité, des maquettes et dioramas forment une nouvelle famille.
Le musée des merveilles est l'adaptation cinématographique du roman illustré pour enfants Wonderstruck de Brian Selznick, publié en 2011. Son roman illustré L'Invention de Hugo Cabret (2007) est son œuvre la plus connue et lui a valu la médaille Caldecott, prix attribué à l'illustrateur du meilleur livre pour enfants de l'année aux Etats-Unis. L'adaptation cinématographique ravira peut-être ceux qui ont admiré le Hugo Cabret de Scorsese. Ce qui n'est pas notre cas.
Le sujet est pourtant très fort, la recherche par deux enfants d'un de leurs géniteurs disparu. Rose part à la recherche de sa mère, célèbre actrice dont elle découpait auparavant les articles de presse. Ben, hanté par un cauchemar sur les loups, voudrait connaitre l'identité de son père.
“Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains regardent les étoiles”, dit la citation d’Oscar Wilde placée en exergue du film. On ne sent pourtant ici ni la déchirure de la perte des parents ni une sublimation pour la surmonter qu'accomplirait les enfants. Seul le metteur en scène en rajoute sur l'esthétisme. Hélas, loin d'être une quête à la symétrie fascinante qui va mener les enfants à New York, le film se traine dans un montage alterné laborieux. Le noir et blanc et la couleur, la fille et le garçon, les univers musicaux des années 20 et 70 tout est lourdement souligné et enlève toute magie, toute surprise.
Jean-Luc Lacuve, le 17 décembre 2017.