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Les hommes préfèrent les blondes

1953

(Gentlemen Prefer Blondes). Avec : Jane Russell (Dorothy Shaw), Marilyn Monroe (Lorelei Lee), Charles Coburn (Sir Francis 'Piggy' Beekman), Elliott Reid (Ernie Malone), Tommy Noonan (Gus Esmond), George Winslow (Henry Spofford III), Marcel Dalio (le juge). 1h31.

Deux amies, Dorothy la brune et Loreleï la blonde, ont chacune un but précis dans la vie : la première recherche les beaux garçons bien musclés et la seconde se damnerait pour des diamants. Elles s'embarquent pour un voyage vers la France. Au moment du départ, Loreleï fait des adieux touchants à son fiancé, Gus, un riche héritier timide Dorothy, quantà elle fait la connaissance de l'équique olympique masculine américaine. A bord, Loreleï repère un passager richissime, Henry Spofford III mais celui-ci n'est qu'un gamin de 10 ans... Elle rencontre ensuite Sir Beekman, Piggie pour les intimes, propriétaire d'une mine de diamants. En racontant ses souvenirs d'Afrique, Piggie mime sur Loreleï l'attaque d'une chèvre par un python. Malone, un détective engagé par le père de Gus, photographie la scène. Heureusement Dorothy le surprend, et les deux femmes récupèrent les clichés compromettants. En reconnaissance, Loreleï se fait offrir par Piggie une tiare en diamants appartenant à sa femme.

Mme Beekman porte plainte pour le vol de sa tiare. Sans le sou, les deux amies cherchent du travail. Elles sont engagées dans un music-hall. C'est là que Lorelei retrouve Gus, plus amoureux que jamais. Mais la police vient pour arrêter la jeune femme. Dorothy prend sa place et réussit à innocenter Loreleï devant le tribunal. Loreleï et Dorothy pourront épouser l'homme de leur vie...

Un certain nombre d'éléments stylistiques du film doivent beaucoup au dessin animé tel qu'on le pratique aux Etats-Unis. Il faut signaler surtout le perpétuel grossissement caricatural du trait dans les péripéties de l'intrigue, les gestes, les intonations, les désirs et les comportements des personnages.

Le rythme, lui, sobre et calme est celui de la plupart des films de Hawks. Le ton hawksien est aussi éloigné dans sa sécheresse, du mépris que de la compassion ou de la connivence envers les personnages. Cette sécheresse qui est pour Hawks la recherche de la distance à partir de laquelle on peut stigmatiser une manie (la nymphomanie tranquille de Dorothy, la cupidité raisonnée de Lorelei, la précocité de Henry Spofford III), une obsession, un vice sans s'indigner ni salir celui qui en est la proie.

La comédie est souvent à la frontière entre le registre sophistiqué (les numéros musicaux, le maître d'hôtel et le prix des places à la table de Mlle Lee, descente des escaliers dans le salon du bateau, dialogue : seule femme à apercevoir depuis la scène, avec un projecteur dans les yeux, un diamant dans la poche d'un homme. Est-ce que c'est la bonne taille ? Ils ne sont jamais assez gros), et le registre loufoque (dialogue: ces deux filles ont de quoi flotter, le serpent et la chèvre, la tête de "minet" transformée en diamant).

Jacques Lourcelles : dictionnaire des films

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