Propriété des trois cèdres dans l'Arkansas. Jim Jessop s'éprend de Mary Saunders, mais sa mère, Hannah Jessop, possessive et égoïste, s'oppose aussitôt à cet amour. Jim souhaite alors s'engager pour combattre en France. Hannah, qui ne veut pas le perdre, va voir Mary et lui affirme que son fils ne sera jamais à elle. Ce que celui-ci s'empresse de contredire. Hannah fait alors engager son fils. En partant, Jim apprend de Mary qu'elle est enceinte. Il est mis de force dans le train sans pouvoir épouser Mary.
Jim meurt enseveli dans une tranchée dans les Ardennes. La nuit même sa mère est réveillée par la tempête et aide Mary à accoucher. Elle semble accepter cette naissance quand le maire vient lui apprendre la mort de son fils. Désespérée, elle recolle alors les morceaux de la photo qu'elle avait déchirée.
Dix ans ont passé et Hannah s'est enfermée dans le chagrin. Elle accumule les terres que lui vendent ses voisins et ne reconnaît ni Mary ni son petit-fils, Jimmy qui ressemble tant à son fils et doit supporter l'opprobre de ses petits camarades, sa mère n'étant pas mariée.
Le comité des anciens combattants organise un pèlerinage en France pour les mères des soldats américains morts au front. Hannah est la seule mère de héros de sa ville de l'Arkansas et miss Prescott, fille de général et Elmer le maire de la ville insistent pour qu'elle les représente.
Hannah accepte finalement pour ne pas donner l'impression d'avoir peur. C'est pourtant mary qui aurait aimé partir Hannah accepte de prendre le bouquet que lu tend Mary, seule avec son fils sur le quai opposée de celui des officies.
Hannah sympathise très vite avec les autres mères du voyage qui ne s'en laissent pas compter par les élégantes de New York, les officiels ou les infirmières. Hannah s'amuse à Paris et accepte la cérémonie officielle sur les Champs Elysées. Elle craque pourtant soudain devant les chagrins sincères des autres mères et s'enfuit du bateau en révélant qu'elle a elle-même fait enrôler son fils.
Elle erre, désespérée dans Paris, et, sur un pont de la Seine rencontre Gary Worth, jeune américain tout aussi désespéré, saoul et prêt à se suicider. Hannah le reconduit dans son hôtel et lui prépare un petit déjeuner. Gary lui révèle que sa mère l'empêche d'épouser, Suzanne dont il est amoureux et qu'elle vient le chercher le soir même pour le ramener en Amérique. Pour leur dernière journée ensemble, Hannah propose une ballade à la campagne. Là, elle surprend Suzanne avouant à Garry qu'elle est enceinte et qu'elle av devoir fuir pour accoucher clandestinement. Hannah revoie alors en pensée la situation qu'a du vivre mary lors du départ forcé de son fils pour la guerre. Elle promet de s'occuper de Susanne et, mieux, parvient à convaincre la mère de Garry de ne pas commettre la même faute qu'elle.
Hannah rejoint ensuite les Ardennes où elle dépose le bouquet de Mary sur la tombe de son fils et s'écroule de chagrin.
Revenue aux Trois cèdres, elle demande pardon à Mary eu au petit Jimmy qui acceptent son tout nouvel amour.
Deux femmes est d'abord le parcours d'un dessillement, celui d'une femme fière et égoïste qui finit par comprendre la détresse vécue par son fils, celle qui l'a aimé et son petit-fils. La grande scène de ce parcours est la vision, en surimpression, du départ de Jimmy vu dans les yeux de Mary avec Hannah voyant le couple de Gary et Suzanne s'apprêtant à revivre les mêmes souffrances. L'épisode de la photo recollée renferme au contraire Hannah dans sa souffrance et son égoïsme. Hannah s'écroulant sur la tombe de son fils est l'une des grandes séquences fordiennes de dialogue avec les morts.
Deux femmes est aussi un beau mélodrame grâce au jeu vibrant et toute en retenu de Marian Nixon qui interprète Mary Saunderns. La scène d'amour dans la grange avec les rayons de lune marqués sur la pellicule, le départ du train, le bouquet tendu lorsque Hannah s'en va sont certainement les moments les plus émouvants du film. L'affection du chien Suzy contrebalance aussi classiquement dans un mélodrame l'amour qui est refusé au petit-fils par sa grand-mère.
Deux femmes incorpore enfin de nombreuses scènes de comédie, presque autonomes ainsi du défilée de mode, du tir à la carabine et du pourboire du taxi à Paris. Sur le bateau règne un ton de comédie entre ces mères à qui ont n'en remontre plus, pas plus les officiers que les infirmières. Hannah avait déjà dit " Ah oui, ça peut mourir un général ? " et remarque, tout aussi lucide, qu'à New York "Les gens sont plus serrés que les vaches dans mes près". Les mères ne se priveront pas de fumer, certes moins élégamment que les dames de la ville, et la mère coiffée dans un salon déclarera ne pas vouloir ainsi renter chez elle de peur qu'on la prenne pour un chien enragé.
Jean-Luc Lacuve le 9/06/2010.