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Toby
Dammit, star du cinéma britannique, vient à Rome pour un projet
de film produit par des prêtres: en style western, le mythe de la rédemption.
Le producteur et les deux réalisateurs ont des idées bien arrêtées.
Ce sera une nouvelle manifestation du Christ, le retour du christ dans la
pairie morne et désolée. Ce sera un cinéma de structure
pour retrouver une poésie à travers des images dépouillées,
éloquentes dans leur pauvreté, syntagmatiques comme dirait mon
ami Roland Barthes. Je dirai entre Dreyer et Pasolini avec un soupçon
de John Ford. Les deux hors-la-loi, ce seront l'irresponsabilité et
la lâcheté ; la fille aux seins généreux, c'est
le refuge dans l'irrationnel ; la prairie, c'est la région en marge
de l'histoire.
Toby Dammit
est d'abord interviewé par la télévision où il
répond de manière cynique et grossière. Il est ensuite
l'invité d'honneur d'une grande soirée médiatique, Les
louves d'or du cinéma italien. Les jeune récipiendaires, belles
et stupides ânonnent : "Je suis muette d'émotion, je ne
peux vous dire qu'une seule chose : merci". L'attention de Toby, déjà
passablement altérée par la drogue et l'alcool, plus que par
la bizarre cérémonie romaine où défilent prêtres
et journalistes, est surtout attirée par la belle Ferrari qu'on lui
fait miroiter pour le séduire et aussi par une étrange fillette
blonde qui joue avec une sorte de balle rouge... Il trouvera la mort au volant
de sa voiture pour avoir voulu rejoindre la fillette.