Bagdad avril 2003, deux semaines après l'invasion américaine. Les véhicules militaires sont omniprésents, les barrages partout; la ville est occupée.
Tous les grands bâtiments sont détruits. La maison de la radio a été bombardée, alors que des civils y travaillaient. La visite des studios de cinéma détruits sous la conduite du comédien et metteur en scène Sami Kaftan, est une désolation. Les explosions de munitions mal gérées par les soldats causent la destruction de maisons et, par conséquent la haine des habitants non indemnisés désormais contraints de survivre dans la rue. La police de la route est inexistante, les embouteillages se multiplient avec les routes barrées pour raison de sécurité. Les routes sont peu sures avec vols de voitures et l'enlèvement des jeunes filles par des bandes de voyous. Le beau-frère d'Abbas doit ainsi conduire lui-même, les filles à l'école et ses enfants étudiants à l'UFR d'informatique.
Même la nouvelle liberté de la presse, multipliant les journaux, concourt à la désorganisation avec ainsi les rumeurs selon lesquelles (Saddam Hussein se balade à Bagdad pour empoisonner l'eau et se venger. L'annonce de la mort des deux fils de Saddam Hussein, Udaï et Qusaï, tués tous deux le 22 juillet provoque des explosions de joie qui se manifestent par des tirs dans les rues comme lors des victoires des matches de football.
La discussion sur le marché avec le vendeur d'armes oppose une population laissée à l'abandon nostalgique du régime et le jeune Haidar. Celui-ci a assisté aux entretiens menés par son oncle auprès des familles effondrées par les insupportables et tragiques arrestations arbitraires, dont un collégien de 13 ans, du régime de Saddam. L'espoir semble impossible entre le rappel de ce jeune homme tué lorsqu'il transportait une bobine électrique prise à tort pour une bombe par les soldats américains et la vision claire qu'ont les habitants de l'indifférence des Américains à leur souffrance.
La fin est tragique : Haidar meurt victime de tirs de bandits de la route alors qu'il revenait d'un tournage avec son oncle. Celui-ci ne peut alors plus tourner, enregistrant seulement avec la caméra de son téléphone la tombe de celui qui fut son compagnon de tournage et que pleurent ses parents.
Après la première partie du tournage, le réalisteur revient filmer d'avril à juillet 2003. La mort de Haidar met fin au tournage. Abbas Fahdel mettra plusieurs années avant de trouver le courage d'affronter les rushes, 120 heures, pour monter son film.