Vincenzo et trois compatriotes italiens arrivent à la mine de Charbon de Mamburg en Hollande. Vincenzo est tout de suite envoyé "au front" dans la cinquième galerie à 1000 mètres sous terre.
Federico, un compatriote arrivé depuis cinq ans déjà, lui montre le travail. Après la pause déjeuner, la galerie manque de s'effondrer. Malgré un étayage de fortune, un éboulis retient prisonnier Vincenzo, Federico et Mustapha. Les trois hommes doivent attendre les secours qu'ils espèrent rapide dans cette journée de mercredi. Le jeudi se passe, le vendredi et bientôt le samedi. Un nouvel éboulis les prive de l'arrivée d'air. Heureusement c'était les secours. Mustapha grièvement blessé est emmené en ambulance. Vincenzo comme promis accompagne Federico dans une virée à Amsterdam mais il est bien décidé à fuir la mine, trop dangereuse, et à rentrer directement d'Amsterdam en Italie.
Dans le quartier des prostituées, Federico plastronne, indiquant à Vincenzo comment payer 200 florins pour emmener deux filles durant le week-end. En fait, il se contente de retrouver Corie, une prostituée avec laquelle il entretient une déjà longue relation. Vincenzo, timide ne sait trop comment marchander avec Else la belle fille de la vitrine. Un client passe d'abord puis Vincenzo se fait rabrouer par elle.
C'est donc accompagné de Fedoco et de Corie que Vincenzo se promène dans Amsterdam. Federico ne tarde pas à être ivre mort, se faisant jeter d'un bar homosexuel dans lequel il était innocemment entré ou se ridiculisant sur une piste de danse. Vincenzo préfère donc laisser Corie et Federico partir seuls en week-end au bord de la mer. En attendant le train de 23 heures pour l'Italie, Il va retrouver Else et lui donne sans hésiter 15 florins pour une passe avec elle, puis 10 florins supplémentaires pour qu'elle se déshabille.
Vincenzo a presque laissé passer l'heure du train, il s'habille rapidement et Else le conduit jusqu'à la gare... pour voir le train partir sous ses yeux. Vincenzo s'apprête à dormir dans la sale d'attente jusqu'au tarin du lendemain lorsque Else surgit et lui propose de le ramener chez elle. Vincenzo, épuisé, s'endort et Else veille sur ses cauchemars.
Au matin, Vincenzo retrouve Else sur la plage et perforerait rentrer avec elle pour faire l'amour mais celle-ci lui fait comprendre que le dimanche, elle ne travaille pas. Vincenzo l'emmène danser et c'est dans une boite sur la plage qu'ils retrouvent Federico et Corie. Cette dernière est très jalouse de Else et se saoule lorsque Federico l'emmène faire un tour en barque. La gentillesse de Vincenzo ne suffit pas à la calmer et même lui doute de l'attitude d'Else avec Federico. Celui-ci, amère ne n'être pas parvenu à ses fins, finit par se disputer avec tout le monde et faire fuir Else.
Vincenzo s'en revient seul à Amsterdam prendre son train. Sur le quai, il retrouve Else qui lui ramène sa valise.
Le lundi Vincenzo qui veut retrouver Else le samedi suivant est à la mine. Il se réconcilie avec Federico.
La fille dans la vitrine est un témoignage accablant sur les conditions de vie dans les mines de charbon à l'orée des années 60. Les conditions de travail et de sécurité n'y sont guère éloignées de celles décrites en Chine aujourd'hui.
Le film déplut d'ailleurs souverainement à la démocratie chrétienne et le film fut censuré de quelques images et de quelques dialogues (restitués ici en VF) où l'on montrait par trop l'exploitation des émigrés italiens à l'étranger. Les rapports de ces ouvriers avec des prostituées déplut également profondément et la censure interdit le film aux mineurs (les jeunes, pas les ouvriers!). Cela ne contribua évidemment pas au succès du film car les spectateurs qui espéraient y trouver des scènes graveleuses en furent pour leurs frais.
La profonde originalité du film, tient pourtant à sa construction en trois parties et trois lieux : la mine, la ville et la plage. Dans les deux premiers, les prolétaires y sont exploités et en danger.
Dès leur arrivée à la mine, Vincenzo et ses compatriotes doivent relever un mineur saoul. Federico expliquera ensuite à Vincenzo que, loin d'avoir gagné de l'argent durant les cinq années passées à la mine, il a accumulé une dette de 500 florins auprès de l'aubergiste tant sa paye se dépense en boisson. Federico, ouvrier solide dans la mine (c'est lui qui maintient le moral des autres durant les quatre jours passés à attendre les secours), est désemparé dans la vie et a besoin de toute la protection de Corie pour survivre.
Corie et Else sont également exploitées. Else sera frappée par son souteneur et elle ne doit sa suprême élégance qu'aux barrières qu'elle maintient avec ses clients.
Le week-end sur la plage représente pourtant la part inaliénable de beauté et d'amour présente chez chacun des personnages. Une innocence possible comme une alternative au enferment sur soi que représente l'armée du salut.
Jean-Luc Lacuve le 17/07/2009