Accueil Fonctionnement Mise en scène Réalisateurs Histoires du cinéma Ethétique Les genres Les thèmes Palmarès Beaux-arts

Conversation secrète

1974

(The conversation). Avec : Gene Hackman (Harry Caul), John Cazale (Stan), Allen Garfield (Bernie Moran), Frederic Forrest (Mark), Cindy Williams (Ann), Michael Higgins (Paul), Elizabeth MacRae (Meredith), Teri Garr (Amy), Robert Duvall (le directeur). 1h48.

Harry Caul est un grand maître de la prise, ou plutôt de la capture des sons. C'est ainsi qu'il n'a aucun mal à enregistrer la conversation d'un couple en promenade au milieu de la foule d'un quartier populaire de San Francisco. De retour chez lui, véritable laboratoire sur-équipé en matériels ultra sophistiqués, il lui semble comprendre, à l'écoute des bandes, que Mark et Ann, les jeunes gens espionnés, courent un danger mortel. Il refuse alors de donner l'enregistrement à ce mystérieux M. C qui l'a payé pour cette mission.

Harry s'acharne, en passant et repassant les bandes, à découvrir la nature de la menace qui pèse sur ses " victimes " qu'il voudrait sauver et dont il se sent moralement responsable. En pleine crise de conscience, Harry se prend de bec au cours d'une party avec Bernie Moran, grand professionnel comme lui, mais sans problèmes moraux.

Au matin d'une nuit passée avec Meredith, une call-girl, il s'aperçoit que les bandes ont été volées. Harry sait maintenant qu'il lui faut agir vite. Il a cru comprendre que les jeunes gens allaient être assassinés dans un hôtel où il se rend pour tenter d'arrêter le processus meurtrier. Il y découvre le cadavre de M. C abattu par Mark et Ann. Bouleversé, Harry rentre chez lui et apprend, par téléphone, qu'il doit se taire et qu'il est sous écoute microphonique. Il retourne son appartement pour découvrir le système d'espionnage, ne trouve rien et s'effondre, physiquement et moralement vaincu par une technique qu'il croyait maîtriser et dont il est, à son tour, la victime.

Ce dispositif, d'une image ou d'un son que celui qui l'a enregistré n'a pas vue ou entendu et que seule la technique peut restituer mais sans pouvoir prouver quoi que ce soit provient sans conteste du Zapruder film (Abraham Zapruder, 1963).

Antonioni lui avait donné une forme presque canonique dans Blow-up (1966). Brian de Palma avec Blow out (1981) fera une sorte de synthèse des films d'Antonioni et de Coppola. Mais alors que Blow up est un parcours initiatique vers une libération de la technique pour accéder à l'art, Conversation secrète et Blow out marquent comme le Zapruder film, l'impuissance d'un unique regard qui s'enferme dans la paranoïa et la schizophrénie.

Retour