L'emploi du temps
2001
 

En France, près de la frontière suisse. Voilà plusieurs mois que Vincent, consultant en entreprise, a perdu son travail. Il n’en a rien dit à ses proches et passe ses journées en voiture ou dans des lieux publics. Il leur fait même croire qu’il a trouvé un nouvel emploi à Genève, plus gratifiant et plus rémunérateur.

Ses mensonges l’obligent à être en permanence sur ses gardes ; il lui faut également trouver de l’argent pour maintenir le train de vie de sa famille, sa femme Muriel, une institutrice, et ses trois enfants, Julien, Alice et Félix. Il parvient à soutirer une grosse somme à son père, sous prétexte qu’il doit s’acheter un appartement à Genève. Il lui est plus difficile de convaincre des amis grenoblois de s’associer à de prétendus placements à gros rapport en Russie. Il connaît quelques moments de paix quand il s’isole dans une grange de montagne perdue dans la neige.

Jean-Michel, ex-taulard qui écoule des contrefaçons de grandes marques, a remarqué son manège ; il l’aborde et lui propose du travail. Vincent hésite puis accepte. Les deux hommes échangent même des confidences. Le mensonge quotidien est de plus en plus difficile à tenir. « J’ai peur de décevoir » dit-il un jour à sa femme sans être plus précis. Mais Muriel découvre la supercherie ; Vincent rompt avec Jean-Michel et n’ose pas affronter les siens. Il fuit.

On le retrouve à quelque temps de là face à un directeur des ressources humaines pour une nouvelle embauche à un poste de responsabilité, «une aventure humaine» qui nécessite de «l’ambition», lui annonce l’homme. « Mais ça ne me fait pas peur ! » dit Vincent.

 

Laurent Cantet a « pioché », comme il le dit, dans un fait divers, l’affaire Romand, dont il n’a pas retenu la conclusion : le menteur presque démasqué assassina tous ses proches. « Jamais, pendant l’écriture, nous n’avons évoqué les meurtres. Je tenais au retour à la normale, à décrire une tentative d’évasion ratée. »

Le film fut écrit avant la parution du livre d’Emmanuel Carrère, inspiré aussi du cas Romand, “L’Adversaire”, adapté pour l’écran par Nicole Garcia, avec Daniel Auteuil.

 

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Genre : Drame Social

Avec : Aurélien Recoing (Vincent), Karin Viard (Muriel), Serge Livrozet (Jean-Michel), Jean-Pierre Mangeot (Le père), Monique Mangeot (La mère), Nicolas Kalsch (Julien), Marie Cantet (Alice), Félix Cantet (Félix), Maxime Sassier (Nono), Elisabeth Joinet (Jeanne). 2h12.