Emma Bovary

1857. Tribunal. L’accusation, Pinard, et la défense, Senard, sont prêts à s’affronter. Au milieu, Flaubert. C’est son procès. Madame Bovary est jugée coupable pour outrage à la morale publique et religieuse.

La plaidoirie débute puis le roman prend vie : la rencontre de Charles aux Bertaux, la nuit de noce sans volupté, l'émerveillement du bal du marquis d’Andervilliers, le déménagement à Yonville et la rencontre avec Homais et Léon, le triste quotidien avec son mari qui ne comprend rien à Paul et Virginie, la déception d'une fille à la naissance, les promenades avec Léon, la confession ratée au prêtre, la dépression et le départ de Léon pour Paris.

Les femmes se mettent en colère au tribunal; aucun droit, toujours accusées.

Visite de Rodolphe avec son valet et promenades à cheval avec lui. Ils deviennent amants. Heureuse, Emma est aimable avec son mari, offre un cachet en or à Rodolphe, qui lui recommande la prudence. Elle se rend compte de son indifférence et incite son mari à opérer Hippolyte de son pied-bot mais la gangrène s'installe. Elle insulte son mari. Elle demande à Rodolphe de l'enlever. Elle fait des emplettes chez Lheureux qui lui recommande d'obtenir une procuration de son mari. Lettre de rupture cynique de Rodolphe commentée avec son valet et sa maîtresse. Emma, au bord du suicide, tombe de nouveau en dépression. Homais conseille l'opéra de Rouen où Léon la séduit. Elle renonce à partir dans la cathédrale. Léon fait l'amour dans une calèche. Au retour, le père de Charles est mort, Emma en profite pour obtenir une procuration. Sous prétexte de leçons de piano, elle va à Rouen toutes les semaines et subjugue Léon. Mais bientôt il se lasse et craint que sa relation avec une femme mariée nuise à sa réputation. Lheureux les surprend à Rouen. Il vend ses billets et accule Emma à la ruine. A Rouen, une fête de rue lui fait comprendre sa déchéance depuis le bal du marquis d’Andervilliers. Charles tente en vain de la retrouver à Rouen. Inquiet, Homais lui conseille de lui faire un deuxième enfant. Si Emma ne trouve pas 3 000 francs, la saisie mobilière sera effectuée dans deux jours. Emma tente en vain sa chance auprès de Léon, Lheureux et Rodolphe.

"Pas de repentir : aucun homme ne lui fait courber la tête. Elle court à sa perte comme elle courait vers le plaisir" s'offusque Pinard. Emma ingurgite l'arsenic chez le commis de Homais. Elle fait ses adieux à Berthe écrit une lettre et agonise. Au tribunal, Flaubert en pleure. Charles blasphème. Dans sa maison vide, il pleure en découvrant les lettres d'amour de sa femme. Plus tard, lorsqu'il se promène avec Berthe, il rencontre Rodolphe qui s'excuse, gêné. Charles lui pardonne sobrement.

La défense fait valoir que l'adultère d'Emma la conduit à une mort honteuse et Charles a toujogurs été amoureux : la preuve Berthe le retrouve mort, la mèche de sa femme dans la main.Le déli n'est pas suffisamment établi, le tribunal acquitte falubaert. "La postérité vous condamnera monsieur Flaubert" vitupère Pinard; "C'est nous tous qui avons condamné Emma Bovary messieurs, nous tous" répond Flaubert. A la sortie du tribunal, Flaubert a la vision d'Emma lui disant merci muettement puis s'éloignant.

Le procès nous ramène à la réalité par interstice et anime le débat sur la condition des femmes à cette époque. Quelle sentence pour Flaubert ? Quelle sentence pour elles, pour toutes les Emma ?

Vingt-cinquième adaptation du roman de Flaubert et sixième française après celles de Jean Renoir (1934), Claude Barma, (1953, TV), Pierre Cardinal (1974-TV), Claude Chabrol (1991) et Anne Fontaine (2014).

Didier Bivel semble e s'orienter vers le drame social plus que le Portait de femme. Parcourant de nouveau la voie tracée par Vincente Minnelli dans son Madame Bovary (1949), il débute son adaptation par le procès de Flaubert dont la fin heureuse vient contrebalancer pour le spectateur,le destin tragique d'Emma Bovary. S'engageant encore plus fortement dans cette voie, Didier Bivel lance le débat sur la condition des femmes avec leurs réactions improbables lors du procès au milieu du XIXe siècle qui lorgne lourdement sur des idées contemporaines bien trop générales.