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Rome. Sur la rive du Tibre, près du parc Paolino, on a retrouvé
le corps d'une prostituée, assassinée. Tous ceux qui ont été
vus dans les parages à l'heure du crime ne tardent pas à être
identifiés et interrogés un à un par la police. L'après-midi
qui a précédé le crime, "Il Canticchia" prétend
qu'il avait rendez-vous avec des curés qui devaient lui remettre une
lettre de recommandation pour un travail. En réalité, ses deux
complices et lui s'étaient mis en chasse de nouvelles victimes à
dévaliser. Dans un parc, ils voleront d'abord un sac, avant que Canticchia
ne se fasse corriger pour avoir essayé de dérober un transistor.
La nuit venue, il est rentré à pied en traversant le parc, sans
rien remarquer d'anormal.
À trente ans, " Il Califfo " totalise dix-sept condamnations et a déjà purgé trois ans de prison. Mais il jure que ce jour-là, il s'est gentiment baladé avec sa fiancée, puis a traversé le parc après l'avoir raccompagnée. En réalité, il a passé l'après-midi avec sa maîtresse, qui l'entretient.
Après avoir subi les foudres de sa "belle-mère", il est allé faire la tournée des loyers impayés, puis s'est violemment disputé avec sa maîtresse. Teodoro Consetino, d'origine calabraise, effectue à Rome son service militaire. Il prétend que, ce jour-là, il a tué le temps en regarder passer les voitures et les gens chics.
En fait, après
avoir abordé de façon pressante toutes les filles croisées
dans la rue, il a suivi un groupe de touristes visitant le Colisée,
puis s'est promené vers les quartiers de plaisir. Las d'avoir tant
marché, il s'est endormi sur un banc du parc. À son réveil,
il a vu courir un jeune homme blond, portant sabots, et cachant un paquet
sous sa veste.
Natalino est bien l'individu en question : le soldat l'a formellement identifié. Il prétend que le paquet était un petit chat, dont il voulait faire cadeau à sa mère. Ce soir-là, dans le parc, il a vu deux jeunes gens qui ont tourné autour d'une prostituée et sont sûrement partis avec elle.
Il a formellement identifié Francolicchio et Pipito. Celui-ci se met en colère ! Lui et son copain ont bien vu la prostituée, mais ils ne lui ont même pas parlé. À la recherche de 2 000 lires pour payer un gueuleton à deux filles, ils ont dérobé le pardessus d'un dragueur, dans l'espoir de trouver l'argent nécessaire. En fait, c'est Natalino qui a abordé la prostituée. Après l'avoir suivie dans un endroit tranquille, il a essayé de lui dérober son sac. Comme elle hurlait, il l'a frappée mortellement. Le lendemain, trahi par ses sabots, il a été formellement identifié et arrêté par la police.