1928. Le prestidigitateur chinois Wei Ling Soo est le plus célèbre magicien de son époque, mais rares sont ceux à savoir qu’il s’agit en réalité du nom de scène de Stanley Crawford : cet Anglais arrogant et grognon a une très haute estime de lui-même, mais ne supporte pas les soi-disant médiums qui prétendent prédire l’avenir.
Se laissant convaincre par son fidèle ami Howard Burkan, Stanley se rend chez les Catledge qui possèdent une somptueuse propriété sur la Côte d’Azur. Il se fait passer pour un homme d’affaires, du nom de Stanley Taplinger, dans le but de confondre la jeune et ravissante Sophie Baker qui séjourne chez les Catledge avec sa mère.
Un Woody Allen bien classique : une période loin du présent, 1928 ; du jazz de l'époque en quasi-permanence; un cynique aux dialogues étincelants interprété par le beau Collin Firth, à peine vieilli depuis Orgueil et préjugés, et l'excellente Emma Stone.
Les trois tours du début à Berlin : disparition de l'éléphant, femme coupée en deux et sortie d'une boite pour réapparition dans le fauteuil sont subtilement rappelés par le foulard de la vieille tante coupé en morceaux et jamais reconstitué par Burkan, l'éclairage de l'éléphant et celui de Sophie et par la façon de débusquer les deux coupables : Sophie et Burkan.
Par ailleurs le film est constamment nimbé de gentillesse pour une comédie sophistiquée qui, même si elle est bien loin de Elle et Lui (rôle de la vielle tante proche de celui de la grand-mère), est un agréable divertissement de cinéma.
Jean-Luc Lacuve le 09/11/2014