Marie Joséphine Charlotte du Val d'Ognes, une jeune femme à peine sortie de l'adolescence, dessine dans une pièce quasiment vide, simplement meublée d'uen chaise recouverte d'une étoffe rouge et nous regarde.
Avec finesse, Marie-Denise Villers traduit le contre-jour sur son visage, cette fin de journée qu'elle passe à étudier devant sa fenêtre brisée. Les douces courbes du modèle et de la chaise s'opposent aux lignes rectilignes de la fenêtre qui ouvre sur une terrasse où un couple se promène. Marie Josephine leur tourne le dos, elle est devant l'artiste ou devant un miroir (il pourrait aussi s'agir d'un autoportrait) car son regard est très fixe. La simplicité et l'épure du dessin participent à l'invention d'une nouvelle image de la femme artiste, concentrée et totalement vouée à sa vocation
Ce tableau, sans signature, exposé au salon de 1801 est ensuite tombé dans l’oubli, au point que qu'il fut attribué à Jacques-Louis David comme si toute la fin du XVIIIe et le début du suivant ne nous avaient laissé qu'un nom, qu'un peintre de mérite.