Tobie et l’archange Raphaël reprend les principes de construction des panoramas peints en terre vénitienne, avec ses arbres minces en bordure, de part et d’autre des boucles d’un fleuve aux rives parsemées de quelques modestes édifices et silhouettes. Peutêtre le tableau a-t-il été anciennement coupé, expliquant son cadrage particulier où les figures de l’ange, Tobie et son chien sont placées à une échelle inhabituelle pour Sustris dans ses années de maturité. Ce groupe saisi en marche a pu être inspiré par le grand Tobie et l’ange du jeune Titien (Venise, Gallerie dell’Accademia). Cette éventualité tendrait à confirmer que Sustris se confrontait aux fondamentaux de la venezianità pour satisfaire ses commanditaires bavarois.
Source : Musée des Beaux-arts de Caen