Adele Bloch-Bauer I

Adèle, fille d'un banquier de Vienne fut la jeune épouse de Ferdinand Bloch-Bauer propriétaire de la plus grande raffinerie de sucre d'Autriche, mécène et collectionneur d'art. Adèle est morte d'une méningite en 1925. Elle est représentée sur de nombreux dessins de Klimt et sur deux toiles, ce Adèle Bloch-Bauer I et Adèle Bloche-Bauer II.

Klimt a mis trois ans pour terminer ce tableau. D'un format presque carré, il est peint avec des pigments à l'huile mais aussi de l'or et de l'argent, qui mettent en valeur l'ornement raffiné et complexe de l'Art nouveau allemand, le Jugendstil.

Inspiré par les mosaïques de la basilique Saint-Vital, à Ravenne, et plus particulièrement celle représentant l’impératrice Théodora (VIe siècle), Klimt crée avec le portrait d’Adèle Bloch-Bauer un monument à la gloire de la beauté féminine. L’utilisation abondante de l’or aux dépens de la couleur et ce rapport intime à l’histoire créent une aura unique autour de "la femme" tout en rendant grâce à la personalité propre d’Adèle Bloch-Bauer dont les traits du visage sont rendus avec une grande finesse.

Ce portrait avec Adele Bloch-Bauer II (1907), Forêt de hêtres (1903), Pommier I (1912) et Maisons à Unterach sur le lac Attersee (1916) fait partie des cinq tableaux de la famille Bloch-Bauer spoliés par les nazis. À la suite d'une longue procédure juridique, retracée dans La femme au tableau (Simon Curtis, 2015), qui a débutée en 1999 et qui a duré 6 ans, l'Autriche les a restitué à Maria Altmann, nièce de Ferdinand Bloch-Bauer, et héritière légitime de la famille.

La Galerie Belvédère - Österreichische de Vienne a refusé de racheter les oeuvres au prix du marché par manque de ressources financières. Le portrait Adèle Bloch-Bauer I a ainsi été vendu au prix de 135 millions de dollars au magnat new-yorkais des cosmétiques Ronald Lauder en juin 2006. L'oeuvre fait désormais partie de la collection de Neue Gallery de New York qui appartient à ce riche collectionneur.