Ce trône provient de Cana, ville sacrée du royaume, située à une vingtaine de kilomètres d’Abomey, la capitale. La partie supérieure du trône représente le roi sous son parasol, entouré de ses servantes. À l’étage inférieur, une file d’esclaves entravés évoque deux caractéristiques majeures du royaume : sa politique expansionniste et l’asservissement des populations des régions conquises.
Le trône de Cana est probablement un objet qui a été pillé dans la localité de Cana située à une vingtaine de kilomètres d’Abomey. « C’est une localité qui a servi de base pour l’armée française dans la dernière étape de l’envahissement du royaume de Danxômè »,Cana est considérée comme la ville sainte d’Abomey puisque les sanctuaires et les grands temples du Danxômè se trouvent dans cette localité.
« Ce trône est constitué de deux niveaux. Au niveau supérieur, poursuit-il, l’on a le roi assis sous un parasol au milieu de sa cour. Il est entouré des reines et de ses serviteurs. Au second niveau du trône, se trouve un ensemble de captifs qui supportent la partie supérieure, le poids de la cour royale. Et lorsque vous regardez ces captifs de près, vous pouvez déjà imaginer leurs origines à travers les cicatrices faciales qu’ils portent, en majorité des gens des groupes socioculturels Nago, Yoruba, etc
Cette œuvre sculptée dans un seul bloc de bois, montre une fois encore la facture, la qualité esthétique et la dextérité des artistes au service du royaume de Danxômè. Sur cet objet, l’on retrouve également des pigments et des motifs ; une signature des artistes de la cour royale du Danxômè, qui utilisent ces pigments pour donner de la finesse, de la hauteur et de la splendeur à leurs« Il ne s’agit pas d’un trône usuel, vu sa dimension, moins d'un mètre.