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Inde - Trésors d'une civilisation ancienne

Maria Angelillo

Inde - Trésors d'une civilisation ancienn. Editeur : White Star (14 février 2013). 208 pages , Dimensions ‏ : ‎ 22.7 x 25.1 cm ; illutrations couleurs. 13 euros

L'histoire de l'Inde ancienne couvre une longue période qui fut celle de la naissance et de l'affirmation de certains traits propres à la culture et à l'identité indienne comme, par exemple, l'origine, le développement et la consolidation des trois grandes traditions religieuses autochtones anciennes, l'Hindouisme, le Bouddhisme et le Jainisme, ou l'affirmation du système des castes, sujets qui donnent lieu à une série d'approfondissements thématiques. Dans cet ouvrage les aspects les plus connus, et parfois mal compris, de la culture indienne sont replacés dans leur contexte historique et culturel et une riche iconographie et un texte, d'une grande clarté, offrent un somptueux portrait de la beauté et de la vitalité d'un pays qui ne cesse d'enchanter les yeux, l'âme et l'esprit !

Notes de lecture

 

Van Gogh s’intéressa aux estampes japonaises en 1885 quand, se trouvant à Anvers, il eut l’occasion de visiter l’exposition universelle qui se tenait cette année là dans la ville belge et abritait entre autres le pavillon japonais. Au cours de son séjour à Paris de 1886 à 1887, l‘artiste fréquenta le magasin de Bing et commença collectionner des exemplaires d’ukiyo-e également dans l’intention d’en revendre, une passion qui culmina en 1887 avec l’organisation de deux expositions de ses xylographies au café Le Tambourin et au restaurant le chalet. La découverte de la gravure japonaise fut pour Van Gogh uen véritable révélation. Il en parle à maintes reprises dans ses lettres mais l’évolution de sa peinture en témoigne de manière éloquente. Les années parisiennes marquent en effet le début de cette révolution chromatique qui demeurera l’un des traits stylistiques des plus reconnaissables de l'œuvre du peintre hollandais.
Si l’on compare par exemple les mangeurs de pommes de terre de 1885 avec Lepère Tanguy réalisé deux ans plus tard, les différences sont criantes. Un tel revirement ne s’explique que par le profond engouement du peintre pour els estampes japonaises dans lesquels les couleurs nettes côtoient des aplats aux contours définis
, créant la trame dune mosaïque chromatique d'emblée perceptible.
Van Gogh nous dispense de trouver ce lien. Ce dernier est on ne peut plus explicite à travers l’arrière plan recouvert d’un patchwork d gravures nipponnes : deux figure féminines, une composition florale, trois paysages. La silhouette du mont Fuji placée en haut au centre du tableau n’a rien de fortuit. Parfaitement centrée au-dessus de la tête du personnage, elle évoque presque une auréole : cette montagne, sacrée au Japon, offre un parfum de sainteté à ce vendeur de couleurs à la sagesse d’un Bouddha et auxquels les artistes parisiens, notamment van Gogh, étaient très attachés.
Contrairement à des peintres comme Tissot et Whistler qui, un quart de siècle plus tôt, intégraient ces feuilles colorées dans leurs compositions afin d’évoquer romantiquement des mondes lointains ou exprimer une passion de l’époque, Van Gogh ne répond pas  à une mode. Les ukiyo-e présentes dans le Père Tanguy témoignent d’une véritable intention, la plus authentique profession de foi que le peintre puisse formuler pour rendre compte de cette extraordinaire découverte lui ouvrant la voie à une nouvelle façon de peindre.
Il serait erroné de considérer comme de simples copies d'estampes japonaises les trois tableaux peintes par Van Gogh en 1887. S'ils reproduisent plutôt fidèlement deux compositions d'Hiroshige et la figure d'une courtisane de Keizai Eisen ; ces trois œuvres n'en apparaissent pas moins comme la tentative du peintre de se projeter dans ce pays où tout n’est que lumières et les couleurs sont limpides

Prise de notes : Jean-Luc Lacuve, le 2 avril 2022.

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