Emmanuel Burdeau déclare qu'il s'intéressera moins au sujet "Orient/ Occident" qu'au film de Scorsese, qu'il n'aime pas vraiment, mais plus toutefois que le film d'Andrew Lau qu'il n'aime pas du tout. Le film de Scorsese n'existant pas encore en DVD, il nous présente des extraits du film asiatique et de d'autres films de Scorsese.
Scorsese lui semble avoir retrouvé un second souffle avec Di Caprio alors qu'il lui semblait s'essouffler avec Casino (! ! !). Fidèle à "la vision politique" des cahiers qui voient dans tous les films américains des séquelles du 11 septembre, Emmanuel Burdeau voit en Les infiltré une réflexion sur cet événement avec pour "preuves" la photo des deux tours sur le bureau de Martin Sheen et la métaphore des rats associée aux américains transformés par le patriot act.
Emanuel Burdeau rappelle que le thème du double s'inscrit dans la filiation des films de trahison d'infiltration et d'espionnage et qu'il est déjà présent chez Scorsese dans La valse des pantins (Lewis/ de Niro), Cape fear et Casino.
Scorsese affirme n'avoir pas vu le film de Lau de peur d'être influencé pourtant. Le titre original que l'on peut traduire par Les défunts fait référence à des paroles de Bouddha qui sont reprises dans deux cartons au début et à la fin du film asiatique "celui qui est dans l'enfer permanent ne meurt jamais, la vie est une longue souffrance".
Premier film contemporain de Scorsese depuis longtemps, depuis King of comedie, Scorsese n'abuse pas de l'action ni de la technologie auquel le film se prêtait pourtant. Il marque chez lui le retour de l'humain et de la souffrance.
Extrait de Infernal Affairs
" Comment reconnaît-on quelqu'un qui vous espionne ? Il est occupé
à quelque chose d'autre et regarde du coin de l'il "
Ainsi toute le monde peut être un agent du FBI . Scorsese va plus loin encore. On reconnaît quand il n'y a rien à voir. Si tous ceux qui ne font pas attention à vous, sont des espions alors tout le monde espionne. Comme le rappelle French : "Mais mon vieux, aujourd'hui tout le monde est devenu un rat". La duplicité comme mode de vie est devenu le lot commun des americains. Chaque chose est double : les signes de l'ambivalence ont disparu mais l'ambivalence est partout.
Extrait de infernal Affairs
Le comissaire tombe sur le taxi tout d'un coup. Le héros hurle. Mise
en scène avec excès de sentimentalité. Chez Scorsese,
Martin Shenn tombe au ralenti sue fond d'immeuble couleur du sang. On entend
le cri des mouettes. Cela rappelle le début au ralenti de Casino.
Au lieu de l'explosion, on a une gerbe de sang et di caprio qui regarde le
sang sur ses mains
La trahison est le thème identique des deux films mais Scorsese montre qu'elle est le lot commun de l'Amérique d'aujourd'hui.
Basculement dans l'oeuvre de Scorsese. Dans Taxi driver , De Niro cherche à atteindre à l'insensibilité pour se constituer un corps de fer. Il recherche la force pour se protéger jusqu'à aller passer son poing au-dessus de la flamme de la cuisinière.
Avec Di Caprio, Scorsese trouve la possibilité d'une sensation, du
point de la souffrance à partir duquel le vrai se révèle
alors que le monde baigne dans le cliché. Ce point de souffrance fondateur,
Scorsese le poursuit à travers une histoire de l'Amérique depuis
la fondation (Gangs of New
York), l'aventure d'un héros, magnat de l'industrie (Aviator)
et maintenant le patriot act (Les
infiltrés).
Extrait de Aviator (l'avion qui se crashe et Hughs brûlé)
Depuis The big shave, les
héros de Scorsese ont l'obsession du propre (se conformer à
une image) qui les conduit à la dégénérescence.
Pluie divine et bain de sang entre la chair et la lumière le destin
du héros scorsesien lumière contre chaleur. Phobie du contact
dégoût le même que dans Raging
bull boxe la motta proximité sport avec règle préfère
être acteur pour retrouver un espace règles moins instables Christ
malgré eux pacte transformiste de De Niro (âge, corpulence, caractère)
super christ polymorphe vivre la passion sous toutes se formes
Extrait de Taxi driver (le poignet au-dessus de la gazinière)
De Niro a toujours été un héros terrien. Scorsese n'arrive
pas à défaire di Caprio de sa grâce, même en le
faisant se crasher après avoir recherché la pureté dans
les airs.
Dans les années 70, le monde est victime d'une corruption généralisée.
L'enjeu est de sauver quelque chose au sein de cette corruption. c'est ec
que cherche Scorses au travers de De Niro
Dans les années 90, tout est propre mais, plus c'est propre, plus c'est pourri et plus les rats sont en train de gagner le navire. L'enjeu est de conquérir le sale.