La Semaine du cinéma ethnographique, créée en 1995, fête cette année ses 15 ans dexistence. Le thème de la fête sest donc tout naturellement imposé comme fil conducteur de cette nouvelle édition, en se limitant à la seule dimension profane du sujet.
Laffiche 2009 de La Semaine vous propose dexplorer cet événement singulier, vécu comme un moment intense, en rupture avec le quotidien et dont lune des fonctions majeures est de favoriser le sentiment d'appartenance dun individu à un groupe et - au moins en règle générale - lintégration de ce groupe au corps social. Lon distingue en effet les « fêtes de lordre » qui transgressent temporairement les règles dune communauté pour les consolider et pour y revenir, et les « fêtes du désordre » où la force du dérèglement se révèle telle que la fête peut alors constituer une menace pour le corps social.
Si la fête nest pas moins présente dans nos sociétés modernes que jadis, son champ sest cependant en partie déplacé, et ses formes se sont renouvelées, ce qui offre à lobservateur un saisissant miroir de lévolution de nos sociétés.
Dans le détail, la programmation permettra de simmerger dans des milieux aussi divers que celui de la famille, du sport, du militantisme politique, des arts du cirque et présente une forte coloration musicale. Il est vrai quil ny a guère de fête sans musique, puissant support et moyen dexpression dune identité culturelle. De la fanfare municipale à la musique kinoise, de la country à la techno, en passant par la pop music, le metal, la world et le jazz, cette Semaine se montre volontiers ouverte dans ses choix, sans pour autant verser dans le film musical ou de captation.
Le programme au jour le jour
Lundi 30 novembre 2009 : La fête en famille
» Mardi 01 décembre 2009 : La musique malgré tout
» Mercredi 02 décembre 2009 : La fête est finie
» Jeudi 03 décembre 2009 : La fête continue
» Vendredi 04 décembre 2009 : Fête et politique
» Samedi 05 décembre 2009 : Le sport et la fête
» Dimanche 06 décembre 2009 : Les faiseurs de fête
» 30 novembre au 06 décembre 2009 : Diffusion en continu de "French
subway attraction"
Lundi 30 novembre 2009 : La fête en famille
19h30 :Mariages à Robinson Jean-Daniel Pollet, France, 1966, 16 mn, Beta SP, n.et bl.
Jean-Daniel Pollet suit ici avec une grande précision la célébration d'un mariage populaire dans une auberge du Plessis-Robinson (92). Après le banquet, la noce, au son de l'accordéon, bat son plein. Excellent court métrage de la collection télévisée Dim Dam Dom, produite par Daisy de Galard dans les années 1960 et restée célèbre pour son inventivité et son esprit de recherche.
20h45 :Le Plus Beau Jour de ma vie Jean-Luc Léon, France, 2008, 108 mn, DV cam, couleur
Après un certain déclin, le mariage renoue, depuis quelques années, avec le succès. Désigné comme le plus beau jour de la vie, il est aussi le moment où se rencontrent deux familles, deux univers. Jean-Luc Léon s'est attaché non seulement aux futurs mariés mais aussi à leur entourage, et ce bien avant le jour fatidique. Pour la journée du mariage elle-même, chaque protagoniste est accompagné d'une caméra du petit-déjeuner à la fin de la fête. Les familles Bernd et Lhuissier, suivies d'un regard tendre et amusé, montrent tous les rouages de ce grand moment, depuis ses préparatifs jusqu'à sa conclusion.
22h45 :Femmes de Gilles Philippe Hesmans, Belgique, 1999, 52 mn, Beta SP, couleur
Quelques jours avant son célèbre carnaval, Philippe Hesmans arrive dans la petite ville de Binche : divisée en clans, la tribu se prépare à fêter le retour du printemps. Les traditions se perpétuent, la relève semble d'ailleurs assurée, au grand bonheur des aînés, mais si " faire le Gilles "reste un privilège exclusivement masculin, les hommes " tout dit pimponnés " rendent hommage à leurs dames, sans qui tout cela serait impossible : entre cuisine et couture, réunions au café du coin ou à la maison, l'effervescence des préparatifs leur donne un énorme travail. Mères et filles n'en sont pas moins très fières, et dévouées à leur " roi d'un jour " qu'elles voudraient le plus beau pour aller danser. Certaines semblent d'ailleurs plus motivées que ces drôles de lions parfois un peu apathiques et arrivant à la fin du labeur pour s'adjuger la meilleure part du gâteau. Bien sûr Christine et les autres ont leur soirée, leur parade à elles, qui coince les mâles aux fourneaux ou derrière les comptoirs pendant qu'elles dansent et chantent jusqu'aux petites heures, masquées et costumées. " Les hommes, raconte-t-on alors, se sont appropriés le carnaval. Dans les années 50 voire 60 encore, les femmes se déguisaient aussi. " De ce déguisement ne reste aujourd'hui qu'un chapeau, dit de fantaisie, décoré avec art et amour pour un concours d'originalité qui n'aura pas lieu : c'est que, l'échine courbée sous le poids de la réserve d'oranges, comme un camion balai derrière un peloton de cyclistes, il faut suivre et encourager son troubadour préféré. (d'après Nicolas Longeval - Cinergie.be). Un excellent documentaire (voire même l'un des meilleurs sur le sujet) qui donne à voir le carnaval de Binche de l'intérieur et sous un angle singulier.
Mardi 01 décembre 2009 : La musique malgré tout
20h00 : La Fanfare ne perd pas le Nord Frédéric Touchard, France, 1999, 53 mn, Beta SP, couleur
Parfois objet de condescendance, l'activité orphéonique constitue en France l'une des dernières pratiques musicales populaires et a toujours été particulièrement vivante dans le nord de la France. À l'aube du XXI e siècle, les départements du Nord et du Pas-de-Calais comptaient quelque 50 000 musiciens amateurs et 750 fanfares, harmonies ou batterie-fanfares ! Ces formations sont liées aux grandes compagnies minières. La plupart des leaders syndicaux appartenant aux harmonies, les grands patrons d'alors jouaient les mécènes pour mieux contrôler les contestataires. Les bassins houillers du Nord n'auraient pu prendre leur essor sans une main-d'uvre polonaise bon marché. Ces immigrés, souvent musiciens, trouvèrent au sein des harmonies une place où la langue ne faisait pas obstacle à leur intégration. La musique polonaise fait donc partie intégrante du répertoire des fanfares locales et la deuxième ou troisième génération d'immigrés polonais reste très attachée à ses racines. La vie de mineur était rythmée par les répétitions et les défilés, et chacun pouvait oublier un moment la rudesse du travail. Ayant perduré grâce aux harmonies, cet esprit de fraternité se révèle aujourd'hui tout aussi nécessaire, dans une région où fermeture des mines et chômage ont peu à peu détruit les liens sociaux. Dans certaines petites communes, de jeunes musiciens perçoivent leur participation comme indispensable : perpétuer la tradition des harmonies où jouaient leurs grands-pères est un acte de citoyenneté.
21h45 : La Danse de Jupiter Renaud Barret et Florent de la Tullaye, France, 2004, 72 mn, Beta SP, couleur, vostf
La Danse de Jupiter est une plongée dans les ghettos de Kinshasa, à la rencontre de ses innombrables musiciens qui se battent pour sortir du néant : rappeurs, bluesmen handicapés, griots, enfants des rues, inventeurs d'instruments, ndombolistes... Tous avec leurs mots racontent Kinshasa et ses combines. Leur talent, leur énergie vitale et leur humour face à l'adversité forcent le respect. Parmi eux, Jupiter Bonkondji , leader charismatique du groupe Okwess International. Personnage à la Don Quichotte, il nous raconte sa ville et son combat de 20 ans pour faire sortir sa musique du ghetto. La vérité est qu'on ne contemple plus Kinshasa. Pourtant, on écoute Kinshasa. Quand vient la nuit, la misère s'estompe et c'est une autre ville qui se dévoile. Une autre réalité de Kinshasa, c'est « l'ambiance totale », et les Kinois dansent à mort. Le ndombolo glorifie le pouvoir en place et chante les filles à outrance. Et pourtant, dans le ghetto, la diversité des styles est stupéfiante. Des milliers de jeunes tentent dans le dénuement le plus total d'autres expériences musicales. Ils sont des milliers à rêver de producteurs, à se dire qu'un jour, ils seront Lokua Kanza, Jean Goubald, Ray Lema ou Koffi Olomide. Lors d'un concert du groupe Okwess, une coupure du courant est intervenue, c'était la fin du film. C'était le jour du délestage de l'énergie électrique...
Mercredi 02 décembre 2009 : La fête est finie
20h30 Gimme Shelter Charlotte Zwerin, Albert Maysles, David Maysles, États-Unis, 1970, 91mn, vidéo, couleur, vostf
6 décembre 1969, Altamont Speedway, terrain vague autoroutier près
de San Francisco. 300 000 personnes répondent à l'appel lancé
par les Rolling Stones qui, enragés d'avoir manqué Woodstock
quatre mois plus tôt, organisent leur propre concert gratuit. Mais rapidement,
l'ambiance dégénère. Pour quelques caisses de bière,
les Hell's Angels californiens ont accepté de s'occuper du service
d'ordre. Ils seront sur la scène, comme des cerbères hargneux,
installant peu à peu une atmosphère de terreur.
Les frères Maysles filment et enregistrent la lente et inexorable fin
du rêve hippie. Le groupe Jefferson Airplane pressent le drame et disparaît
en hélicoptère. Il est trois heures du matin lorsque les Stones
débarquent sur scène. Devant eux, le chaos, des hordes de hippies
hagards, des Hell's Angels avinés, des débuts de baston dans
tous les coins. Sympathy for the Devil. Jagger s'interrompt : « Brothers
and sisters, come on now. Just cool out now. Everybody be cool now... ».
Mais en vain. Meredith Hunter, un jeune noir flanqué d'un costume vert,
sort de la foule, le bras levé. Geste incompréhensible, appel
au secours, agression, bouffée d'oxygène ? Sur scène,
Under my Thumb. Sur le visage de Charlie Watts, la trouille. Devant, un poignard
s'élève et s'abat sur Hunter qui, en une fraction de seconde,
disparaît du champ. Son corps sera balancé sous l'estrade. Cut.
Quelques semaines plus tard, Mick Jagger, ahuri, l'il collé aux
images du concert, revoit l'assassinat en boucle et tente de comprendre ce
qui s'est passé. Gueule de bois cruelle, bad trip, silence de mort.
Altamont Speedway restera comme l'envers noir du Monterey Pop Festival de
1967, l'anti-Woodstock et le tombeau du Flower Power. Les seventies ne faisaient
que commencer mais tout était déjà foutu. « We
blew it ! » avoue Peter Fonda dans Easy Rider. Les hippies reviendront,
mais ce seront des zombies. (Jean-Baptiste Thoret, Panic n°1, novembre
2005).
22h45 : Comme un Rolling Stones Stefan Berg, Magnus Gertten, Suède, 2005, 65 mn, DV Cam, couleur, vostf
Malmö, Suède, 1965 : un extrait de film montre une fête avec des musiciens locaux et des gens du coin. Ils sont jeunes, heureux, en plein dans l'âge d'or de la musique pop. Dans la foule, des invités de marque : Mick Jagger, Keith Richards et Brian Jones des Rolling Stones, premier groupe de renommée mondiale à venir jouer en ville. Quarante ans plus tard, que sont devenus les protagonistes du film ? Comme un Rolling Stones est un documentaire sur ceux dont l'identité s'est forgée dans les années 60, sur la difficulté de grandir avec ses rêves et de vivre au présent. Très jeunes à l'époque, les réalisateurs racontent : " Nous étions fascinés par cette musique et le style de vie, sans vraiment en saisir toute la signification. Avec ce film, nous avons enfin eu la chance d'explorer la magie de cette époque..."
Jeudi 03 décembre 2009 : La fête continue
19h00 : Glastonbury Julien Temple, Grande-Bretagne, 2005, 135 mn, 35 mm, couleur, vostf
En 1970, Michael Eavis, un jeune fermier, ouvre sa ferme de 150 hectares
à 1 500 personnes. Toutes ont payé la modique somme d'une livre
pour assister à des concerts proposés, durant deux jours, par
une poignée de stars folk et pop. C'est ainsi que naît le festival
de Glastonbury (au sud-ouest de l'Angleterre). L'année suivante, quelques
riches hippies, dont la petite-fille de Winston Churchill, financent l'événement
afin de l'amplifier : 12 500 personnes s'y rendent pour voir David Bowie et
Joan Baez.
Au fil du temps, le festival de Glastonbury s'impose comme l'événement
incontournable des fans de rock. Des milliers de personnes s'y retrouvent
chaque année durant le week-end du solstice d'été, fin
juin. Une fête délirante : une dizaine de scènes proposent
avant tout du rock, mais aussi de la world et du jazz, avec une affiche sans
pareille où les valeurs reconnues côtoient les nouveaux talents.
Les autres arts vivants, théâtre, cirque, y ont également
leur place.
Mêlant habilement images d'archives et vues de l'édition 2002,
Glastonbury questionne - sans en masquer les points sombres et heures difficiles
- l'évolution du plus grand et du plus ancien festival en plein air
de musique du monde. Un festival où cohabitent, au moins pour quelques
jours, loin des routines, des hiérarchies, des frontières et
des contraintes habituelles de la vie ordinaire, les tribus les plus étranges
et disparates, créant un microcosme unique.
21h45 :Metal : A Headbanger's Journey (Metal : Voyage au cur de la Bête) Sam Dunn, Scot McFayden, Jessica Joy Wise, Canada, 2006, 96mn, 35mm, vostf
Sam Dunn, un anthropologue dans la trentaine dont la thèse portait sur les conditions de vie de réfugiés guatémaltèques, décide d'étudier les conditions d'une autre culture. Une culture qu'il connaît bien, qu'il fréquente depuis l'âge de 12 ans : celle du heavy metal. Le meilleur ami de Sam, Scot McFadyen, travaille comme superviseur musical dans une maison de production de film. Depuis toujours, il accompagne Sam aux spectacles. Scot considère que le sujet de recherche de Sam ferait un bon projet de documentaire. Ils partent alors ensemble dans une traversée de ce monde musical. Metal : A Headbanger's Journey raconte la quête de Sam pour comprendre et démonter les stéréotypes associés à ce type de musique appréciée par des millions de fans. Au cours de ses rencontres, il examine l'obsession du monde heavy metal pour les sujets les plus provocants : le sexe, la religion, la violence et la mort. Il doit faire face à des évidences que même un fan comme lui ne peut défendre. [p]Tourné au Royaume-Uni, en Allemagne, en Norvège, au Canada et aux États-Unis, ce modèle de documentaire est une brillante tout autant qu'inédite exploration en profondeur d'une expression artistique mal comprise et, pour le profane, un voyage initiatique dans ce monde particulier du heavy metal.
Vendredi 04 décembre 2009 : Fête et politique
20h00 :Les Diggers de San Francisco Alice Gaillard, Céline Déransart, Jean-Pierre Zirn, France, 1999, 54 mn, Beta SP, couleur et n.et bl., vostf
Dès 1965, alors que des milliers de jeunes déferlent sur San Francisco, prêts à lutter contre "l'American way of life", les Diggers organisent la commune libre de Haight Ashbury. Avec pour mot d'ordre : "Everything is free" (tout est gratuit, sois libre) et "Do your own thing" (réalise-toi et choisis ton action), ils mettent en scène un monde sans argent basé sur l'entraide et l'autogestion. Groupe informel sans leader, les Diggers - nom choisi en référence aux égalitaristes de la révolution anglaise du XVII e siècle - organisaient des repas gratuits dans les parcs de San Francisco, ainsi que des fêtes géantes et des concerts gratuits. Une partie d'entre eux était issue d'une troupe de théâtre de rue qui pratiquait l'agit-prop et le happening subversif. Les autres venaient de la rue et de la révolte délinquante. Mêlant images d'archives et témoignages récents de Diggers, ce film rend compte de leurs pratiques hors du commun et de l'expérience singulière qu'ils ont pu mener grâce au contexte particulier de l'époque.
21h30 :La Parade (notre histoire) Lionel Baier, Suisse, 2002, 81 mn, Beta SP, couleur,vostf
Si la Gay Pride est devenue au fil des étés une manifestation quasi incontournable à Paris ou à Berlin, il n'en va pas de même à Sion. C'est là-bas, au centre du canton montagnard et catholique du Valais, qu'un groupe de six filles et un garçon, emmené par Marianne Bruchez a eu le courage d'organiser en juillet 2001 la première parade homosexuelle de leur petite ville. Du courage, il en a fallu pour ne pas baisser les bras quand la municipalité sédunoise n'a pas donné de préavis favorable à la manifestation, quand des intégristes locaux ont fait paraître une page calomnieuse à l'humour douteux dans le journal local et quand la communauté homosexuelle elle-même s'est entre-déchirée, trouvant le concept des Valaisannes trop timide.
22h55 :La Fête aujourd'hui, la fête demain... Maria Koleva, France, 1972 , 78 mn, Beta SP, couleur
Fête de l'Humanité 1972. Les militants pratiquent un prosélytisme bon enfant ; le Programme Commun avec les socialistes est dans toutes les bouches et autorise tous les espoirs. La Fête de l'Huma, seul Luna Park où les forains chantent l'Internationale, bat cette année-là son plein, dans la droite ligne des directives du Parti. On y stigmatise d'une seule voix les réactionnaires, les gauchistes, l'impérialisme américain au Viet-nâm. On célèbre aussi "l'accord sans précédent des partis de gauche" et l'espoir d'une proche accession au pouvoir. Tandis que Jacques Duclos égrène ses souvenirs de guerre aux côtés de Louis Aragon, les chanteurs engagés officient sur les multiples scènes et la fête résonne. Fantastique concert de cris, d'appels, de chants, de musiques, cohue rieuse, gigantesque kermesse où, chacun à leur stand, les militants rivalisent pour recueillir le maximum de signatures et d'adhésions. Une page de l'histoire politique, sociale et culturelle de la France des années 70, écrite et filmée avec finesse par cette inclassable et toujours très active cinéaste qu'est Maria Koleva.
Samedi 05 décembre 2009 : Le sport et la fête
20h30 : L'Union qui sourit Philippe Hesmans, Belgique, 2003, 52 mn, DV cam, couleur et n.et bl., vostf
Ce film raconte, à travers le récit d'un homme, témoin privilégié d'une époque aujourd'hui révolue, le vieux Bruxelles et la grandeur de son club de football favori : l'Union saint-gilloise. De la naissance de cet homme, Jacques Bastin, à sa carrière footbalistique, en passant par son engagement dans le monde artistique, l'on verra que son club a entretenu et développé, à sa façon, un certain folklore cher à la population bruxelloise. Bien davantage qu'un simple club de foot, l'Union saint-gilloise est en effet un véritable monument du sport belge entré dans la légende grâce à l'épopée de l'Union 60 (soixante matchs sans défaite) et à l'immortelle pièce de théâtre Bossemans et Coppenolle . Un siècle après sa création, l'Union est aujourd'hui toujours défendue avec ferveur par les acteurs d'aujourd'hui : supporters, spectateurs, bénévoles ou tout simplement bruxellois qui trouvent là un terrain de choix pour exprimer une identité locale.
Une Histoire de Ballon Stéphanie Gillard, France, 2004, 54 mn, DV Cam, couleur, vostf
Juin 2002, Corée-Japon. La Coupe du monde de football... vue du Cameroun. Ce film raconte la rencontre du verbe africain avec le football et la façon dont la verve africaine en témoigne. Comment un peuple vit au quotidien et à des milliers de kilomètres les exploits et les échecs de son équipe nationale ? Comment, dans un pays de tradition orale, un événement international ultra médiatisé fait naître des légendes, des histoires ? Comment la tradition orale s'accorde-t-elle avec les médias à l'occidentale, composants indispensables de la transmission de l'information sportive ? Sans jamais rien montrer de cette coupe du monde, le film développe une dialectique du vu, de l'entendu et du raconté et interroge notre propre manière de regarder, d'écouter et d'imaginer.
23h15 /Winners and losers Lech Kowalski, États-Unis/France, 2007, 75 mn, DV Cam, vostf
Winners and losers a été réalisé à l'occasion de la finale de la Coupe du monde de football 2006 qui opposa la France et l'Italie. Le parti pris du réalisateur est de ne jamais montrer les joueurs et le terrain. L'action est vue à travers le regard des spectateurs français et italiens qui regardent le match. La caméra les filme à Paris et à Rome, dans les intérieurs, les cafés et les stades. « Devant le spectacle de la Coupe du monde, l'homme n'est plus vraiment lui-même. Il s'animalise. Non. il se révèle. C'est exactement cela que je voulais filmer, dit Kowalski. Le moment où le téléspectateur se détache des convenances, des codes habituels qui régissent les rapports humains. Vous trouvez tous ces gens un peu bêtes ? C'est vrai, mais nous sommes tous un peu comme cela devant un match. C'est assez émouvant au fond. Il y a quelque chose d'enfantin dans la façon dont les gens sautent au plafond après un but ! (...) Mais le football c'est aussi le spectacle du nationalisme et du racisme ordinaire, ça vous étonne vraiment ? » (d'après Marc Beaugé - France Foot). Multiplication des points de vue, jeux de miroirs, interrogation identitaire sont les ressorts de ce film non dénué d'humour et déjà culte.
Dimanche 06 décembre 2009 : Les faiseurs de fête
16h00 /Les Plume font leur cirque - La Fabuleuse Histoire du cirque Plume Christophe de Ponfilly, France, 1994, 87 mn, Beta SP, couleur et n. & bl.
Faute de pouvoir changer le monde, sept ou huit copains décident un
jour de tenter de "ne pas trop se faire changer par le monde". Et
il semble qu'ils aient réussi puisque leur aventure se poursuit aujourd'hui
avec le même bonheur. Les spectateurs des Plume sont désormais
très nombreux à s'émouvoir d'un cirque non conventionnel,
inventif, étrange, poétique et amical. Christophe de Ponfilly
suit la compagnie au quotidien et en retrace la création. D'abord des
rencontres de hasard, au gré des fanfares, des fêtes des vins
ou des pommes. Puis la décision de créer un cirque et le début
un long apprentissage pour chacun.
Monter un chapiteau c'est "recréer le monde, disent-ils ; on met
la terre, le ciel et on fait des exploits, avec la nostalgie du temps où
nous étions des anges". Ils s'entraînent pendant de longues
heures, jusqu'à faire oublier que ce qui sera donné au public
est le fruit d'un travail inlassable. Humour et fantaisie toujours, détournement
des codes de la prise au sérieux. Un témoignage de première
main sur les prémices de l'évolution des arts du cirque ces
vingt dernières années.
17h40 /Country Carole Laganière, Québec, 2005, 72 mn, Beta SP, couleur, français
Ils sont cow-boys, musiciens, chanteurs ou simples amateurs. Six mois par an, cette faune colorée et attachante évolue dans un monde à part où tout se vit en mode country. Parcourant avec eux les festivals qui ont lieu au Québec pendant la belle saison, Carole Laganière nous fait partager la passion de ces mordus qui se déplacent de villes en villages pour se laisser bercer par le rythme de cette musique pleine de mélancolie et de nostalgie. Country nous entraîne dans les danses en ligne, l'animation des fêtes populaires, l'excitation dangereuse des rodéos, la vie joyeuse des campements de roulottes. On y côtoie de singuliers personnages, bien souvent des éclopés de la vie. Tous s'assument et revendiquent fièrement leur culture, où ils ont trouvé un réconfort, une consolation, une famille d'adoption. À travers les témoignages à cur ouvert de ces grands sensibles, Country touche à l'essentiel : la vie, la mort, la maladie, l'amour, la solitude. Une uvre d'espoir et d'émotion, teintée d'humour, qui se porte à la défense des valeurs simples, à l'encontre du cynisme ambiant. (Un film produit et distribué par l'Office National du Film du Canada)
19h00 /Traveller tchèque Yann Richet, France, 2004, 52 mn, Beta SP, couleur
À l'époque où la free party est devenue un phénomène de masse en occident, certains sound systems décident de partir sur les routes de l'Est. Dans cette nouvelle Europe, la free party découvre un public affranchi et retrouve l'esprit originel de ces fêtes libres et gratuites. Une aventure au-delà des frontières à la conquête d'un esprit alternatif et libre-penseur...