Palmares
Jury longs-métrages
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Jury Action Asia
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Le Jury Longs Métrages présidé par Eric-Emmanuel Schmitt et entouré de Véronique Cayla, Bruno Dumont, Vincent Elbaz, Marie Gillain, Didier Long, Ludivine Sagnier a décerné les prix suivants :
LOTUS DU MEILLEUR FILM :
Breathless
de Yang Ik-june
LOTUS DU JURY ex-aequo :
ALL AROUND US de HASHIGUCHI Ryosuke
THE SHAFT de ZHANG Chi
Le jury composé de journalistes internationaux a décerné
le prix suivant:
LOTUS AIR FRANCE Prix de la Critique Internationale:
Breathless
de YANG Ik-june
Le Jury Action Asia présidé par Jan Kounen, entouré de
Vahina Giocante, Mylène Jampanoï, Marc Caro et Franck Vestiel
a décerné
The chaser
de Na Hong-jin
Le prix du Ciné-club de Caen est attribué
à :
Claustrophobia
Ivy HO.
Sélection d'un excellent cru, car n'ayant pu voir Brathless, lotus du meilleur film, le choix du prix du ciné-club s'est opéré entre All around us, The shaft, Le chant des mers du Sud et Claustrophobia qui l'a finalement emporté au sein de notre jury de huit personnes. En revanche, Firaaq, Naked of defenses et Member of the funeral ont été jugés très décevants...
Au sein des films Action Asia, The divine weapon est un divertissement agréable sans plus, The chaser, une grosse machine sans intérêt alors que The sniper joue habilement des clichés de la virilité pour laisser, en creux, apparaître les fantômes des regrets et du remords dans des décors toujours remarquables (bord de mer, immeuble, salles de bain, usine désaffectée...).
La section Panorama présentait le dernier Jia Zhang-ké sur lequel nous reviendrons la semaine prochaine pour sa sortie en salle, le dernier Tsui Hark, All about women, une comédie musicale burlesque pleine de dynamisme et d'invention.
Plus discuté, Departures, le film de Yojiro Takita qui vient de recevoir l'oscar du meilleur film étranger. Le film s'articule autour de cinq séquences de cérémonie funéraire où, sans rien connaître des personnes présentes, le rituel de la cérémonie devant la famille nous attache à elle et à la personne décédée sans recourir au moindre flash-back. Cette performance digne des grands mélodrames est sans doute gâchée par le ton très réactionnaire du film prônant le retour à la vie simple, au village familial, à l'accord avec le monde sans inscrire dans le film de véritable conflit (le couple n'est jamais vraiment menacé). Ozu doit se retourner dans sa tombe et Oshima être consterné devant tant de soumission aux traditions !
Le panorama rendait aussi un hommage au talent de deux grands auteurs coréens.
ALL AROUND US (Japon) de HASHIGUCHI Ryosuke. Avec : Lily FRANKY, KIMURA Tae, BAISYO Mitsuko, TERAJIMA Susumu, ANDO Tamae, YASHIMA.
Norito Kanao est un dessinateur qui fait des
croquis d’audiences au tribunal. Il observe en silence les crimes et scandales
les plus médiatisés des années 90 et le déclin des valeurs japonaises. Chez
lui, heureux en mariage, il suit calmement la première grossesse de sa femme.
Quand leur enfant meurt, le couple est bouleversé par cette tragédie mais
Kanao fait son possible pour soutenir son épouse qui sombre dans la dépression.
BREATHLESS (Corée du Sud, 1er film) de YANG Ik-june. Avec : YANG Ik-june, KIM Kkobbi, LEE Hwan.
Sang-hoon, dont la mère et la soeur meurent
devant ses yeux lorsqu’il était encore enfant, a grandi avec la rage au ventre
et une haine farouche envers son père, jugé responsable du drame. Un jour,
Sang-hoon fait la connaissance de Yeon-hee, une jeune adolescente. Au fur
et à mesure de leurs rencontres, ils vont se retrouver eux-mêmes…
CHANT DES MERS DU SUD (Kirghizstan) de Marat SARULU. Avec : Vladimir
YAVORSKY, Dzaidarbek KUNGUZHINOV, Irina AGEJKINA, Ajzhan AJTENOVA
Ivan est russe, son voisin Assan est kazakh. Ils vivent en voisins dans un
petit village kazakh. Quand la femme d’Ivan donne naissance à un enfant brun
et quelque peu bridé, Ivan suspecte sa femme de l’avoir trompé avec Assan…
CLAUSTROPHOBIA (Hong Kong, 1er film) de Ivy HO. Avec : Karena LAM, Ekin CHENG, Felix LOK, Derek TSANG, Chucky WOO, Eric TSANG, Andy HUI.
Pearl, la vingtaine, travaille au sein du département marketing d’une entreprise. Elle se sent de plus en plus attirée par son supérieur, Tom, marié et père de famille. Elle est à son service depuis quelques temps déjà. Tom est un patron agréable, aimable et tolérant autant que faire se peut. Mais personne ne sait vraiment qui se cache derrière ce visage avenant.
L’ENFANT DE KABOUL (Afghanistan, 1er film) de Barmak AKRAM. Avec : Hadji GUL, Valery SHATZ, Amélie GLENN, Mohammad CHAFI SAHEL, Helena ALAM Kaboul. Afghanistan. Khaled, un chauffeur de taxi, découvre dans son véhicule un bébé abandonné par une femme voilée. Comment la retrouver ? Comment se débarrasser de cet encombrant colis ? Et s’il gardait le petit garçon, lui qui n’a que des filles.
FIRAAQ (Inde, FILM D’OUVERTURE, 1er film)
de Nanditas DAS. Avec : Naseeruddin SHAH, Shahana GOSWAMI, Sanjay SURI, Tisca
CHOPRA, Deepti NAVAL, Paresh RAWAL, NOWAZ, Mohammad SAMAD.
A la suite d’émeutes survenues entre les communautés hindoues et musulmanes,
une femme au foyer hindoue trouve le salut de son âme en engageant un jeune
orphelin musulman. Pendant ce temps, alors qu’un musicien musulman de renom
refuse de comprendre le monde qui l’entoure, une femme qui s’était cachée
avec son mari pendant les violences revient chez elle et découvre une maison
ravagée…
ISLAND ETUDE (Taïwan, 1er film) de En CHEN. Avec : CHIANG Ming-hsiang, SAYA, YANG Li-yin, WU Nien-chen, Darren CHIANG Avant de terminer ses études universitaires, un jeune homme malentendant décide de longer les côtes taïwanaises à vélo, sa guitare en bandoulière, afin de faire le tour de l’île en sept jours…
MEMBERS OF THE FUNERAL (Corée du Sud,1er
film) de BAEK Seung-bin. Avec : LEE Ju-seung, KIM Byul, YOO Ha-bok, PARK Myung-sin,
KIM Won-sik
Une famille, composée d’un père, d’une mère et de leur fille, se retrouve
aux obsèques d’un jeune garçon. Ils ignorent la nature de la relation que
chacun d’entre eux entretenait avec le défunt. Ils sont aussi les personnages
principaux d’un livre écrit par le défunt avant de mourir.
NAKED OF DEFENSES (Japon) de ICHII Masahide.
Avec : MORIYA Ayako, KONNO Sanae, NISHIMOTO Ryuki, NAKAMURA Kuniaki, KAKINUMA
Naoko, KUMANOMIDO Aya, ASAMA Yuki, ICHII Hayate.
Chinatsu, enceinte de plusieurs mois, est engagée dans une usine située dans
un village à la campagne. Elle y fait la connaissance de Ritsuko, une employée
de longue date, qui l’aide à s’adapter à son nouvel environnement. Au contact
de Chinatsu, Ritsuko se souvient d’un événement douloureux de sa vie passée
et réalise peu à peu qu’elle mène une vie malheureuse.
THE SHAFT (Chine). De ZHANG Chi. Avec : LUO Deyuan, LI Chen, ZHENG Luoqian, HUANG Xuan, GUAN Siting, GONG Qiya.
Trois histoires racontent la vie d’une famille de mineurs dans les montagnes de la Chine Occidentale. La fille veut démarrer une nouvelle vie mais doit choisir entre l’amour ou la réalisation de ses rêves. Son frère veut devenir chanteur plutôt que mineur. Enfin, le père, tout juste retraité, essaie de retrouver sa femme disparue.
TRIVIAL MATTERS (Hong Kong) de PANG Ho-cheung.
Avec : Jan LAMB, CHAN Fai-Hung, Krustal TIN, Edison CHEN, Stephanie CHENG,
Eason CHAN, Isabel CHAN, Kenny KWAN, Angela BABY, Patrick TAM, Stephy TANG,
Gillian CHUNG, Juno MAK, Chapman TO, ZHANG Zheng, FENG Xiaogang, Peter KAM,
Shawn YUE, Conroy CHAN.
Sept histoires courtes sur le libre arbitre qui sont en fait le reflet de
la comédie humaine agencée par Dieu pour s’amuser. Certaines histoires se
terminent sur des malentendus, d’autres commencent par des malentendus…
LA COMPÉTITION ACTION ASIA
FIREBALL (Thaïlande) de
Thanakorn PONGSUWAN. Avec : Preeti BARAMEEANANT, Khanutra CHUCHUAYSUWAN, Phutharit
PROMBUNDARN, Arucha TOSAWAT, Kumpanat OUNGSOONGNERN, Anuwat SAEJAO, Kannut
SAMERJAI.
Tai sort de prison et découvre que son frère jumeau est dans un coma profond
depuis un an. Ce dernier avait été laissé pour mort lors de sa participation
à un tournoi de Fireball, un jeu violent dérivé du basketball qui est organisé
clandestinement par des bandes de criminels. Tai accepte d’intégrer l’équipe
de Den afin de retrouver l’homme qui a brutalement blessé son frère.
THE CHASER (Corée du Sud, 1er film) de
NA Hong-jin. Avec : HA Jung-woo, KIM Yoon-suk, SEO Young-hee.
Joong-ho, un ancien policier devenu proxénète, reprend du service lorsqu’il
se rend compte que ses filles disparaissent les unes après les autres. Il
réalise rapidement qu’elles avaient toutes rencontré le même client, identifié
par les derniers chiffres de son numéro de portable. Joong-ho se lance alors
dans une chasse à l’homme, persuadé qu’il peut encore sauver Mi-jin, la dernière
victime du tueur…
THE DIVINE WEAPON (Corée du Sud, première
mondiale) De KIM Yoo-jin. Avec : JUNG Jae-young, AHN Sung-ki, HAN Eun-jung,
HUH Joon-ho.
Pendant le règne du roi Sejong, la dynastie coréenne Joseon était l’incarnation
parfaite de l’Etat. Pour la dynastie chinoise Ming, prétendant au pouvoir
impérial, Joseon représentait un obstacle à son expansion territoriale. Afin
de défendre son royaume, le roi Sejong développa secrètement une arme d’une
puissance inégalée…
THE MOSS (Hong Kong) de Derek KWOK. Avec
: Shawn YUE, Bonnie XIAN, Louis FAN, Liu Ka CHI, Susan SHAW, Gill Mohinderpaul
SINGH, Jan LAU, Matt CHOW.
La mousse est une plante qui n’a pas besoin d’attention particulière. Elle
s’épanouit dans le noir et l’humidité et peut survivre avec juste un peu d’eau
et de soleil. Les policiers corrompus, les prostitués sans papiers, les assassins,
les membres des triades sont comme cette plante. Leurs histoires commencent
ou bien s’achèvent à Shamshuipo, une ville gangrénée par le crime depuis toujours.
THE SNIPER (Hong Kong, première mondiale) de Dante LAM. Avec
: Richie JEN, Huang XIAOMING, Edison CHEN, Wilfred LAU.
Hartman a la réputation d’être le meilleur tireur d’élite de la police. Lincoln, son ancien coéquipier et tireur émérite, vient de sortir de prison après avoir purgé une peine pour avoir tué accidentellement un otage. Pensant que Hartman et la police sont les vrais responsables, il a juré de se venger.
24
CITY (Chine) de JIA Zhang-ke. Avec : Joan CHEN, LU Liping, ZHAO Tao,
CHEN Jianbin.
Chengdu, aujourd’hui. L’usine 420 et sa cité ouvrière modèle disparaissent
pour laisser place à un complexe d’appartements de luxe : « 24 City ». Trois
générations, huit personnages : anciens ouvriers, nouveaux riches chinois,
entre nostalgie du socialisme passé pour les anciens et désir de réussite
pour les jeunes, leur histoire est l’Histoire de la Chine.
A FROZEN FLOWER (Corée du Sud, première
mondiale). De YOO Ha. Avec : ZO In-sung, JOO Jin-mo, SONG Ji-hyo.
Treizième siècle. Devant la montée de l’influence politique de la dynastie
Yuan sur la dynastie Goryeo, le roi de Goryeo décide de créer une garde rapprochée
d’élite. Il tombe sous le charme de Hong Lim, le commandant en chef de cette
unité. Un jour, le roi lui ordonne de coucher en secret avec la reine, plutôt
qu’avec lui, afin de lui donner un fils qui sera son successeur et renforcera
ainsi l’indépendance de Goryeo.
ALL ABOUT WOMEN (Hong Kong, film de clôture, première
mondiale) de Tsui HARK. Avec : ZHOU Xun, KWAI Lun-mei, Kitty ZHANG Yuqi.
Arrive enfin le jour où trois jeunes femmes très différentes rencontrent l’homme
idéal. Tanglu, habituée à avoir tous les hommes à ses pieds, tombe éperdument
amoureuse d’un universitaire qui la rejette… Fanfan séduit les hommes grâce
à une technique endoscopique très élaborée. Bien qu’ils couchent avec elle,
voudront-ils l’épouser un jour ? Enfin, pour Tieling, l’homme parfait reste
un rêve éveillé jusqu’au jour où il apparait en chair et en os.
BEASTIE BOYS (Corée du Sud, première
mondiale) de YOON Jong-bin. Avec : HA Jung-woo, YOON Kye-sang, YOON Jin-seo
Deux jeunes hommes, Seung-woo et Jae-hyun, travaillent comme escort boys dans
un club privé de Séoul réservé aux femmes. Dans cette ville moderne en pleine
mutation, ces deux jeunes gens essayent de vivre comme tous ces gens insouciants
et fortunés qu’ils côtoient, amassant un maximum d’argent sans se soucier
de leur vie intime qui part à la dérive.
DEPARTURES (Japon, Oscar 2009 du meilleur film étranger) de
TAKITA Yojiro. Avec : MOTOKI Masahiro, YAMAZAKI Tsutomu, HIROSUE Ryoko, YO
Kimiko, SASANO Takashi, YOSHIYUKI Kazuko.
Daigo, un violoncelliste habitant Tokyo, retourne dans son village natal afin
de chercher un nouvel emploi après la dissolution de son orchestre. Dans cette
province rurale du nord du Japon, Yamagata, Daigo répond à une annonce pour
un emploi "d'aide aux départs", imaginant avoir affaire à une agence de voyages.
L'ancien violoncelliste s'aperçoit qu'il s'agit en réalité d'une entreprise
de pompes funèbres, mais accepte l'emploi par nécessité financière. Il n’arrive
pas à l’avouer à sa femme car il a honte de sa nouvelle activité, en grande
partie taboue au Japon.. Ce travail, que personne ne veut faire et que Daigo
lui-même n’aurait jamais pensé faire, va transformer aussi bien les morts
que leurs proches encore en vie.
GOSHU LE VIOLONCELLISTE (Japon) Isao TAKAHATA.
Film d’animation.
Goshu est un apprenti musicien qui souhaite pouvoir un jour égaler son maître
: Ludwig van Beethoven. Souvent blâmé par le chef de son orchestre, il décide
de répéter sérieusement en vue d'un important concert. Un groupe de petits
animaux composé d'un chat, d'un coucou, d'un blaireau et d'une souris va lui
inculquer des vertus telles que la patience et la rigueur...
JAY (Philippines,1er film) de Francis
Xavier Pasion. Avec : Baron GEISLER, Coco MARTIN, Flor SALANGA, Angelica RIVERA,
Carlo MENDOZA, JC SANTOS.
Jay, un instituteur homosexuel, est brutalement assassiné. Avant même que
sa famille n’apprenne la nouvelle, un producteur de télévision, qui s’appelle
également Jay, se rend dans la maison du défunt avec son équipe de cameramen
afin d’être le premier à recueillir le témoignage des proches. Le producteur
persuade la famille de le laisser filmer la veillée funèbre et l’enterrement
pour les besoins d’une émission de télé-réalité.
YAMAGATA SCREAM (Japon) de TAKENAKA Naoto.
Avec : TAKENAKA Naoto, NARUMI Riko, SAWAMURA Iki.
Un homme d’affaires et des lycéennes en voyage de classe réveillent accidentellement
les guerriers samouraïs de Yamagata. Ces derniers, transformés en zombies,
retournent dans le village d’Oshakabe pour se venger des descendants des habitants
et mettre ainsi fin à leur malédiction.
le Festival du Film Asiatique de Deauville rendra hommage, pour cette 11e édition, au réalisateur et scénariste sud-coréen, Lee Chang-dong.
LEE Chang-dong donnera une leçon de cinéma le samedi 14 mars à 12h15 au cinéma du Casino, animée par Jean-François Rauger, directeur de la programmation de la Cinémathèque française.
Né le 1er avril 1954 à Daegu en Corée du Sud, Lee Chang-dong obtient un diplôme de littérature coréenne à l'université Kyungbuk de Daegu en 1980. La Corée du Sud subit à cette époque une dictature militaire et Lee Chang-dong prend part aux manifestations étudiantes contre le régime. Il se consacre parallèlement à l’écriture et à la mise en scène de pièces de théâtre et, après avoir enseigné brièvement le coréen au lycée, écrit son premier roman, Chonri (1983), qui évoque les émeutes sanglantes de 1980 à Kwangju. Lee Chang-dong se place dans un registre polémique qu'il conservera dans toutes ses oeuvres futures et devient l'un des auteurs les plus reconnus dans son pays avec Burning Papers (1987) et Nokcheon (1992).
Son entrée dans le milieu du cinéma se fait par l'entremise de Park Kwang-su, considéré comme le leader du Nouveau Cinéma coréen, qui lui propose l'écriture de deux scénarios : « To the Starry Island » (1993) et « A Single Park » (1995).
Lee Chang-dong décide de passer derrière la caméra en 1997 avec « Green Fish », dont il est également le scénariste. Cette critique de la société sud-coréenne, qui raconte l'ascension d'un jeune homme dans l'univers du crime, est un succès et son film est présenté dans de nombreux festivals internationaux.
Son deuxième long métrage, « Peppermint Candy » (1999), est présenté à la Quinzaine des Réalisateurs. Le film met une nouvelle fois en exergue les séquelles de la dictature militaire (le massacre de Kwangju, la torture dans les commissariats, la crise économique de 1997…). Son troisième film, « Oasis », l'histoire d’amour atypique entre un jeune homme attardé souffredouleur et une handicapée physique, le consacre définitivement avec près d'un million et demi d'entrées en Corée du Sud et trois prix obtenus lors du festival de Venise en 2002, dont le Prix de la mise en scène.
Début 2003, Lee Chang-dong est nommé ministre de la Culture de la Corée du Sud au gouvernement du président Roh Moo-hyun et doit faire face à l'imposition de quotas sur les productions américaines, permettant ainsi un développement des productions locales. Il quitte son poste l’année suivante, éreinté par cette expérience dans un monde qui lui est étranger. En octobre 2006 Lee Chang-dong est fait Chevalier de la Légion d'honneur pour « sa contribution au maintien des quotas afin de promouvoir la diversité culturelle en tant que ministre de la Culture ».
Secret Sunshine, prix d’interprétation féminine
au festival de Cannes 2007
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En 2007, il présente son dernier film, « Secret Sunshine », en compétition officielle au Festival de Cannes. Jeon Do-yeon, la comédienne principale de ce mélodrame, obtient le prix d’interprétation féminine.
Depuis quelques années, le Festival a décidé de porter son regard sur le travail de cinéastes émergents. Après le réalisateur, scénariste et comédien hong-kongais Fruit Chan (en 2005), le réalisateur japonais Ryuichi Hiroki (en 2006), et le cinéaste malais James Lee (en 2007), le Festival s’attardera cette année sur le travail du réalisateur sud-coréen Lee Yoon-ki.
Né le 1er juillet 1965 à Daejon en Corée du Sud, Lee Yoon-ki suit des études commerciales à l’université de Southern California (USC) aux Etats-Unis. De retour dans son pays natal, il entame une carrière de producteur et réalise plusieurs courts métrages. Son premier long métrage, « This Charming Girl », dont il a également écrit le scénario, remporte le Prix de la Révélation au festival de Pusan en 2004. Ce portrait intimiste d’une jeune fille solitaire est ensuite sélectionné dans de nombreux autres festivals internationaux, dont le festival de Deauville où il obtient le Prix du Jury. Son second film, « Love Talk », entièrement tourné aux Etats-Unis, raconte les difficultés d’adaptation rencontrées à Los Angeles par des expatriés d’origine sud-coréenne.
Ad Lib Night, prix de la Critique au Festival du
Film Asiatique de Deauville de 2006
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Son troisième long métrage, « Ad Lib Night », un drame au style épuré sur la douleur intérieure, est présenté dans le cadre du Forum du festival de Berlin en 2006 et remporte le Prix de la Critique au Festival du Film Asiatique de Deauville. « My Dear Enemy » est son quatrième long métrage.
compte-rendu :
Jean-Luc et Léa Lacuve
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