Dans sa célèbre préface de 1988, J.M.G. Le Clézio déclare : "Ces mots sont plus que des notes de journal d'un réalisateur expérimenté. Ces mots sont des cicatrices, des marques de souffrance, des joyaux. Dans notre nuit (la nuit de la création qui doit nécessairement venir pour que s'allume l'écran), ils brillent comme des étoiles, nous montrant le simple et difficultueux chemin vers la perfection."
Edition de 1988 avec préface
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Edition de 1995 |
Une centaine d'aphorismes sur le cinéma, séparés en deux grands périodes. Le livre se présente ainsi comme un modeste mais carnet de notes, des impressions prises au fur et à mesure du travail mais ni un ouvrage critique, ni un ensemble théorique. Il a pourtant l'ambition de définir le cinématographe, en opposition au cinéma... qui rassemble tous les autres films.
Le cinéma repose sur l'enregistrement d'une réalité présente devant la caméra. Enregistrer une représentation se déroulant devant la caméra, c'est employer les moyens du théâtre pour reproduir la réalité.
Aplatir, autonomiser, monter.
Bresson veut lui employer les moyens du cinématographe : une écriture avec des images en mouvements et des sons. Il ne s'agit pas d'un cinéma expérimental. c'est un cinématographe de rythme et de montage qui refuse l'abstraction.
Pour cela il faut d'abord deux conditions : filmer les plans les plus ordinaires possibles. Ces éclats acquièrent une force particulière parce qu'ils ne renvoient pas à une totalité, à une forme englobantes qui seraient hors d'eux. Une fois les plans "aplatis" et "autonomisés", il revient au montage (troisième condition) de faire se rencontrer les plans, de créer des heurts et des rythmes.