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Editeur : Carlotta-Films. Octobre 2012. Nouveau master restauré HD. Format 1.77 (soit avec une lègère réduction de la largeur par rapport au format initial de 1.85... sans doute pour se plier au format 16/9 des télévisions). 17 €. Suppléments :
Frank White est sorti de prison et les règlements de compte se multiplient. Installé dans une suite du Plaza, il est bien décidé à redevenir le roi de New York. Mais alors que la police s’est jurée de le mettre hors d’état de nuire, White se rêve en businessman. Se rapprochant des élus municipaux et des oeuvres de charité, il conçoit le projet d’ouvrir un hôpital pour enfants, financé par l’argent du trafic de drogue… Le film est devenu une référence incontournable pour la description du New York des années 80 . Il a bénéficié d'un gros budget de plus de cinq millions de dollars et l'action y est multiple et violente. Même si le personnage de Frank White est inspiré de gangsters new yorkais, il ne s'agit pourtant pas d'un film réaliste mais d'une métaphore sur l'ascension éphémère des nouveaux riches des années quatre-vingt (ici les gangsters) face auxquels se dresse la classe des travailleurs (ici les policiers). Frank White n'est pas un ange du bien. Même s'il n'aime pas tuer, il est bien obligé de tirer sur les ennemis qui se dressent sur son chemin durant un temps qu'il sait compté : "J'ai perdu du temps. Il a filé. Je ne peux plus me permettre d'en perdre. Si on me donne du temps, un an ou deux, je ferai quelque chose de bien". Frank a conscience que le temps lui échappe : mais vouloir faire quelque chose de bien n'est pas le faire.
Possession : Un entretien avec Abel Ferrara (0h27)
Un entretien très instructif avec Abel Ferrara dirigé avec précision et ténacité par Nicole Brenez (historienne du cinéma et auteur de plusieurs ouvrages sur le cinéaste) autour de la réalisation de The King of New York, de ses enjeux cinématographiques et de sa place au sein de la culture urbaine américaine. Frank White est inspiré des gangster John Gotti et Joey Gallo (chanté par Bob Dylan) dans une ville opulente avec ses boites, dont le club MK. C'est l'époque décadente des limousines. Tout le monde croyait que ça durerait éternellement. C'était encore l'époque de New York, New York. Le film montre le rapport de lutte entre les flics de la classe ouvrière
et les nouveaux riches qui ont prospéré grâce à
la drogue. Ces types là ne font que passer. Ils étalent
leur fric aux yeux de tous. Ils sont en quelque sorte la métaphore
de l'aspect fugace de Wall street. Alors que les familles de Brooklyn
ou d'ailleurs ont pour elles la longévité. Ce sont de
vrais gens qui ne vivent pas dans l'opulence mais dans la vraie vie.
C'est vivre pour survivre. On ne survit pas en étant assis à
l'arrière d'une limousine. On ne peut survivre en allant d'un
point A à un point B. Gros budget pour tourner autour de 5 à 6 millions de dollars. On est allé déjeuner en Italie et un type nous a signé un chèque de 5 millions de dollars. Vous imaginez !! C'est du passé tout ça. Rêvez pas. Quel est votre rapport au personnage de Frank White ? Estimez vous que ce personnage transforme le mal en bien ? Ce type est un tueur de sang froid. C'est vrai on peut évoquer de la grandeur, des raisons diverses et une espèce de rationalité mais à quoi bon. Si on considère que le film est réaliste. Mais il n'a rien de réaliste. On ne s'empare pas d'un trafic de drogue en trois jours et on ne devient pas le parrain en sortant de prison. C'est une métaphore ; ce type a une vision. Il veut employer son argent pour bâtir un hôpital pour ceux qui en ont besoin. Il veut être un parrain social. Il est bourré de contradictions que l'on n'a pas toutes développées. On fond c'est un rêveur qui sait que son temps sur terre est compté quand on mène ce genre de vie. Peut-on parler d'un dytique avec d'un côté le personnage de Frank White et de l'autre celui de Addiction ? Franck White incarnerait l'ange alors que l'autre personnifierait le diable qui hante New York ? Pour moi, on ne peut qualifier Frank White d'ange. Il tente de sauver des gens Pas vraiment. Comme je l'ai dit il y a une différence entre dire que l'on va bâtir un hôpital et le faire. Vous comprenez ? Que fait-il dans le fond ? Quand on évolue dans la culture des armes à feu. D'ailleurs ca lui pose problème car il n'aime pas tuer ce que je peux tout à fait comprendre. On part du principe qu'il s'agit d'une métaphore mais il est bien obligé d'appuyer sur la détente. Dans le film ces armes ne sont pas des jouets.
"Entretien avec Augusto Caminito" (19 mn)
Le producteur de The King of New York revient sur la genèse et le tournage du film, ainsi que sa rencontre avec Abel Ferrara et Christopher Walken.
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présente
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The
King of New York d'Abel Ferrara
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