Editeur : Carlotta-Films. Octobre 2012. Nouveaux masters restaurés HD. 20 €.

Suppléments :

• La traversée du Grépon (1923, 7')
• Portrait de la Grèce" (1927, 30')
• Edouard Goerg à Cély (1928, 15')
• Pivoine déménage (1929, 17')
• Rue du prè aux clercs (1930, 3')
• Livret de 48 pages

Paris à la fin des années 1920 est une ville aux visages multiples. On y arrive en péniche, par les canaux qui rejoignent la Seine et où s’acharnent des milliers d’ouvriers. Les écluses de la Briche, point de départ du canal saint Denis. De l’Opéra à la butte Montmartre, au rythme des monuments historiques, la traversée de la capitale donne à voir une foule changeante…

Portrait urbain, Études sur Paris est une visite sensible et pittoresque du Paris des années folles. André Sauvage capte hommes et femmes au travail (industrie des quais, vendeuse des quatre saisons) et plus souvent encore pendant leurs loisirs (barques, pécheurs, peintres et amoureux). Les enfants et même les bébés facétieux ne sont pas oubliés. Sauvage utilise parfois fondu-enchainés, accéléré pour le passage des écluses, caméra debullée, contre-plongée au ras du sol et défilement arrière. Ces effets, rares, contribuent au ton primesautier du documentaire qui capte le bouillonnement de la ville, les hauts lieux et les quartiers populaires d'une capitale en pleine mutation (coexistence des voitures et des chevaux, des grandes trouées vertes et de l'industrialisation croissante).

André Sauvage et ses compagnons partent à l'assaut de l'aiguille du Grépon dans les Alpes. Sans doute le premier film de montagne, description d'une traversée dans les aiguilles de Chamonix, qui témoigne d'une autre passion de Sauvage, l'alpinisme. Deux versions longues en ont disparu, l'une de 90 et l'autre de 51 minutes.

Un périple dans la Grèce des années 20, des ruines de la Grèce antique jusqu'aux îles de la mer Egée. Remontage des coupes subsistantes, le film ayant disparu.

Lors d'une visite de la famille Sauvage au peintre et graveur Edouard Goerg (1893 - 1969), André Sauvage réalise et interprète avec Edouard Goerg ce petit film de fiction. Premier film de Sauvage, cette comédie dramatique mélange récit burlesque et images poétiques. Tournée à Cély en Bière dans la maison du peintre et graveur Edouard Goerg durant l'été 1922, il met en scène celui-ci dans le rôle d'un vieux garçon acariâtre, Monsieur Tesson, et la compagne de l'artiste dans celui d'Anaïs, jeune femme séduisante. Sauvage interprète le cousin jovial et provocateur de Tesson. Ce court-métrage insiste sur les portraits, éléments importants pour le cinéaste qu'il développera par la suite dans ses documentaires. C'est par ailleurs l'unique document filmé présentant Edouard Goerg, ancien élève de Sérusier et de Maurice Denis. Faisant parti des « Expressionnistes français », exploitant un style singulier entre Surréalisme et Fantastique, il reste dans l'histoire de la peinture comme le créateur des « femmes-fleurs ». (Isabelle Marinone)

Avec : Michel Simon (Pivoine), René Levebfre (Macoroni), Line Noro (Georgette, la frisée). Michel Simon dans le rôle d'un clochard... Boudu ? Non, entre son interprétation de Boudu en 1925 au théâtre des Mathurins et le célèbre film de Renoir en 1932, il y a eu le tournage de Pivoine, dont ne subsistent à ce jour que 480 mètres de pellicule. La seule tentative professionnelle d'André Sauvage dans le champ de la fiction, qui échoua principalement à cause des défaillances du système sonore employé.