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Oedipe roi de Pier Paolo Pasolini

DVD Sweeny Todd

Editeur : M6-Vidéo. Mars 2010.

Suppléments:

  • Notes de production
  • Via Pasolini, un film d'Andrea Salerno et Igor Skofic
  • Bandes-annonces

 

Un prologue muet reconstitue par quelques épisodes la petite enfance de Pier Paolo Pasolini dans les années 20 à l'époque de son complexe d'Œdipe : le père, jeune officier jaloux de l'amour que sa femme porte à leur fils, serre un soir les pieds de l'enfant jusqu'à le faire pleurer.

La légende d'Œdipe roi de Thèbes est ensuite relatée, depuis son abandon dans le désert jusqu'à la découverte finale de l'inceste involontaire, et le départ pour l'exil du roi maudit qui, par son accouplement contre nature a apporté la peste dans le royaume.

Le film est articulé en trois volets. Un prologue par lequel Pasolini introduit à son récit une note autobiographique; décrit la scène primitive et la violence du père, qui, accusant son enfant d'être venu au monde pour le "rejeter dans le néant", le pend par les pieds pour le castrer ; c'est le volet freudien.

Le "volet Sophocle" nous plonge dans un Maroc de déserts blancs et rocailleux, une Afrique qui renvoie à la sauvagerie de la Grèce mythologique et à l'esthétique d'un Pasolini hanté par la culture populaire, primitive, avec ses teintes ocres et sang séché, ses armures de quincallerie et ses masques de coquillage et de rafia.

Le troisième volet, d'inspiration marxiste, situe oedipe dans un schéma social, politique et existentiel. Le mythe est ramené à la dimention humaine. C'est l'éternelle histoire de la victime à la recherche de la vérité, du bourgeois parricide qui s'engage aux côté des prolétaires. La quête de purification d'oedipe, son autopunition prend évidemmment une dimention tragique lorsque l'on sait ce que le destin a réservé à l'auteur du film.

Via Pasolini, un film d'Andrea Salerno et Igor Skofic (10 mn)

Un poeta d'opposizione (seconda canale, 1967)

Ses rapports difficiles avec son père.


Pasolini cultura e societa (1967, 1')

 

recueil de poésies écrit en frioulan, le dialecte de sa mère, écrit à 18 ans et publié à 20 ans, en 1942, interdire les dialectes c'est faire une Italie stéréotypée et fausse, étrangère à toute forme de réalisme, refuser les dialectes c'est refuser l'existence des paysans et des ouvriers


Televisione tedesca (1973, 1'30)

Frioul exil agréable et tragique. Mort du frère partisan. Affrontement féodal des ouvriers et des patrons. Du coté des ouvriers il découvre le marxisme à savoir l'opposition totale avec la société

 

Sapere, programma Nazionale, 1968.

L'Italien n'est plus une langue littéraire depuis une vingtaine d'années, contrairement au farçais devenu langue unitaire pour des raisons politiques et bureaucratiques, l'italien est devenu une langue unitaire, reflet du pays pour des raisons littéraires. Ce prestige littéraire est né à Florence. Les pères illustres de l'italien : Dante, Pétrarque et Boccace se sont imposés au peuple italien uniquement pour le prestige littéraire. Il y a quinze ans l'italien n'était pas une langue unitaire; Il l'est devenu grâce à la télévision aux journaux, la vie sociale beaucoup plus unie que par le passé. Par exemple les infrastructures ont beaucoup évolué. Aujourd'hui le noyau linguistique de l'Italien n'est plus littéraire et n'est plus Florence. Il est technique et technologique, et c'est Milan. L'Italien trouve son unité grâce au langage technique, Frigorifero est utilisé par tous els Italiens. Ce n'est ni bien ni mal c'est la réalité. Il préfère personnellement la langue officielle inspirée par la forme littéraire. Mais si le vocabulaire technique domine il ne peut qu'en prendre acte.

(...)

Lorsqu' auteur est passionné il est une contestation vivante. Il passe son temps à remettre en cause tout ce qui est conformisme, officiel étatique national, tout ce qui convient à la masse et, dès qu'il s'exprime, il provoque un scandale.

(...)

Ce n'est pas la technique qu'il la changé mais la langue.Et cela implique une certaine protestation de ma part contre le langage littéraire et contre la langue italienne et peut-être aussi contre la société qui s'exprime dans cette langue. J'ai choisi le cinéma pour changer de nationalité

(...)

Passer de la littérature au cinéma. Il espérait changer de technique mais c'est un tout autre langage. C'est là que m'est venue cette idée sans doute risquée et exagérée que j'avais choisi le cinéma pour abandonner l'Italien comme si je voulais protester contre l'italien et la société. La véritable explication le cinéma est un langage dépassant le cadre des nations et des classes... C'est un système de signes qui est valable pour toutes les nations du monde. Et la caractéristique principale de ce système de signes c'est de représenter la réalité non pas à travers des symboles mais a travers la réalité elle-même. Si je veux vous représenter, je vais le faire à travers vous ou bien à travers un autre individu en chair et en os qui vous ressemble. Je représente la réalité en puisant dans la réalité même. Cela me permet lorsque je fais du cinéma et que j'utilise ce moyen d'expression de toujours vivre au niveau et au cœur de la réalité.

Le film Accatone a entrainé en Italie, la première manifestation notoire, bien que restrictive de racisme. Les Italiens ne sont pas racistes.

Set del film uccelacci e uccellini, (1966,1')

Des prises avec Toto, difficulté de la 2e prise, plus courte pour ménager l'acteur.

Il cinema della realita (secondo canale, 1969,1')

Le néoréalisme a été la première manifestation critique sur le plan politique et idéologique de l'Italie envers elle-même. L'Italie jusque là n'avait pas eu une histoire unitaire, l'histoire d'une nation mais celle de plusieurs peuples et de plusieurs petites nations sans parler de la séparation Nord Sud. Puis pendant 20 ans il ya eu le fascisme défini comme l'histoire d'une unité insensée. Ce n'est qu'avec la résistance que l'histoire italienne a débuté. A savoir une histoire comparable à celle de la France, de l'Angleterre de l'Espagne. Avant tout cela a permis de redécouvrir l'Italie, d'avoir un regard neuf, débarrassé de tout apparat rhétorique et de tout mensonge avec un plaisir significatif et avec la satisfaction de révéler ses défauts. C'est un point commun à tous. Autre point commun, le perspectivisme à tendance marxiste. La majorité des œuvres néoréalistes sont fondées sur l'idée que le futur sera meilleur car porteur d'une forme d'évolution.

 

Controcampo (secondo canale, 1974,2')

Je crois au progrès pas au développement. Je suis écrivain

 

 

Terza B: facciamo l'appello 1971, Programma Nazionale, 1975

Interrogé sur son inspiration dans les évangiles pour un marxiste. Vivre els choses de l'intérieur: tout est miraculeux. Il aime els personnes simples

 

Cinéma 70 (, secondo canale, 1970,2')

Mes premiers films jusqu'à Oedipe roi je les ai faits inspiré par Gramsci. L'ai voulu faire des œuvres nationales-populaires suivant le sens gramscien Je pensais ainsi m'adresser au peuple et tan que classe sociale bien distincte de la bourgeoisie comme ce qu'avait connu Gramsci et moi même plus jeune, jusqu'à la fin des années 50. Puis est survenue cette crise en un sens positive de la société italienne : le passage de l'Italie d'une époque rurale et artisanale, l'époque paléo-capitaliste à celle de la prospérité néocapitaliste. Avec des transformations radicales et fulgurantes de la société italienne. Le peuple idéalisé par Gramsci et par moi-même se muait soudain en quelque chose d'autre devenant ce que les sociologues appellent la "masse". C'est là que j'ai pris la décision en dehors de tout programme ou de tout apriorisme mais suite à mes premières expériences de ne rien produire à l'attention de cette masse. J'ai donc fait des films d'élite en apparence anti démocratiques et aristocratiques

Processo alla tappa, Programma Nazionale, 1969

 

 

Pasolini e la forma della citta, Programma Nazionale, 1974