Jean-Michel Frodon propose à André téchiné de retraverser le film à partir de quelques images. Approcher le film à travers ses personnages et ses interprètes. Ce sont deux films faits à la suite dans lesquels il y a beaucoup de ressemblances, un caractère enchanté, féerique, délibérément baroque. Deux films dansés, avec la caméra comme partenaire de danse.

On a dit à de Techiné enfant qu'il ressemblait à Fernandel. Il recherche cet enfant qui lui ressemble : trop clean pour être honnête, avec l'accent du sud, une sourde violence sous le côté enfant sage. Tous les personnages sont d'origine autobiographique, déformés pour une fiction baroque, même le curé. c'est aussi le paysage d' enfance de Téchiné dont le film est affectivement nourri tel le père sur la barque.

Danièle Darieux mère de Catherine Deneuve repris des Demoiselles de Rochefort. Couple prévu pour un film, Les mots pour le dire qui en se fit pas. Elles ont un côté aérien et aussi terrien.

Avec le film super 8, le mari exerce un chantage au passé, Deneuve veut rompre avec le passé.

Fait divers transposé en fiction surréaliste onirique ou baroque. Les fugitifs surgissent du cimetière fantômes et démons qui viennent hanter le village provincial. Thomas comme Thomas l'imposteur de Blanchot, un corps hallucinatoire.

Sandrine Bonnaire c'est la joie, la fraîcheur et la lumière. Elle découvre Toulon. "Il était une fois" pour que d'emblée on ne soit pas dans le documentaire mais dans le conte. . Tragédie grecque à la west side story. Evoquer la tragédie grecque sans emphase avec légèreté la joie et la danse Transformation de Jeanne en blonde plus dure comme Jean Seberg dans Bonjour tristesse (Preminger). La dernière image sur les frères ennemis. Que regardent-ils ?

Le moment le plus exaltant c'est quand il survient un accident qui n'est pas négatif. Renoir disait qu'il fallait toujours laisser un plateau ouvert pour que l'inattendu arrive. Dans la vie, on n'a jamais cette impression que ce qui arrive n'arrive qu'une fois et qu'une seconde vaut son pesant d'or. Il y a un sans aiguë de cela au cinéma. Entre le "moteur" et le "couper", l'impression d'un morceau d'éternité qui ne peut arriver qu'une fois.

C'est un roman d'apprentissage pour Jeanne. Elle apprend à vivre comme l'héroïne de Rendez-vous. Dans ce film, ça passait par le théâtre. Ici l'initiation passe par une actualité plus brûlante. Le secret n'est plus le théâtre mais la guerre cachée derrière cette ville paisible et solaire. La haine derrière cette ville qui pourrait être un paradis.

A la post production, au montage, Téchine demande parfois aux acteurs de changer les dialogues s'il pense que cela rendra plus vivante la scène. Il utilise le scope pour avoir deux visage dans le même cadre. Faire deux gros plans à la fois.