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Editeur : France Télévisions Distribution et Bellissima Films, février 2011. VF ou VO avec sous-titres français. 20 € Suppléments :
Remarquable et étonnant premier film de Guiseppe Capotondi qui s'inscrit dans la lignée de Mulholand drive ou Femme fatale. Moins fascinant que le Lynch, moins sophistiqué que le De palma, il parvient avec des éléments de mise en scène forts, discrets, millimétrés et économes, à distiller une profonde émotion. Le film explore la possibilité d'une seconde chance après avoir expérimenté le désastre. Il est ainsi construit en trois parties. Les 25 premières minutes suivent la piste d'une comédie sentimentale un peu inquiétante car Guido apparaît étrange et torturé. La seconde partie vire au fantastique avec une Sonia somnambulique et la troisième partie, après son réveil, nous plonge en pleine tragédie amoureuse. De plus en plus passionnantes, chacune des trois parties revient sur des rimes émotionnelles ou scénaristiques déjà évoquées. Ainsi la première partie pourtant assez réaliste est-elle marquée par le suicide initial de la jeune cliente qui reviendra sous la forme du suicide de Margharita dans la seconde partie et du message codé de la mort de Dolorès dans la troisième. Les éléments du code avec Riccardo, le dessus de lit rouge ou la répétition des chiffres 23h23 puis 20h20 et enfin la photo de Buenos-Aires viennent également uen seule fois se répéter. Capontondi n'abuse pareillement pas des personnages mystérieux intervenant dans la seconde partie, le prêtre et le client détraqué sont des figures pour l'une vue dans la première partie et l'autre le sera dans la troisième. Même économie de moyen dans la discrète répétition des décors, ceux de la piscine ou de la forêt qui, placés dans des contextes différents, confèrent un sentiment d'étrangeté lors de leur seconde occurence. La seconde chance, celle offerte à Sonia, à Guido et même à Dante, qui épousa une femme adultère qui finit par le tromper lui-même est donc refusée à chacun des personnages qui suivent chacun leur route. Ils ont évité le drame mais n'ont pu saisir le bonheur à porté de main. C'est dans ce sentiment que quelque chose échappe toujours, vient trop tôt ou trop tard, que le film touche particulièrement. Jean-Luc Lacuve le 8/02/2011
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France Télévisions Distribution
et Bellissima Films
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présentent
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L'heure
du crime de Giuseppe Capotondi
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