Editeur : Carlotta Films, fevrier 2024. BLU-RAY 1 : Fleur pâle (1964 – Noir & Blanc – 96 mn). BLU-RAY 2 : Gonza le lancier (1986 – Couleurs – 127 mn). MASTERS HAUTE DÉFINITION, 1080/23.98p. ENCODAGE AVC. Version Originale DTS-HD Master Audio 1.0 . Sous-Titres Français
Suppléments :
et Bande-annonce originale (HD)
Fleur pâle (1964, 1h36) Après avoir purgé une peine de trois ans pour homicide, Muraki réintègre son clan de yakuzas à Tokyo. En reprenant ses activités clandestines, il fait la connaissance de Saeko, qui fréquente son cercle de jeux. Muraki est bientôt fasciné par cette énigmatique jeune femme, elle-même irrésistiblement attirée par le monde de la nuit…
Gonza le lancier (1986, 2h07). Gonza, lancier de renom, affronte Bannojo, un membre de son clan, pour avoir l’honneur d’accomplir la cérémonie du thé célébrant la naissance d’un héritier de leur seigneur. Pour voir les rouleaux sacrés détaillant les secrets de la cérémonie, Gonza promet d’épouser la fille de la famille qui les possède, bien qu’il soit déjà fiancé à une autre. Alors qu’il étudie les rouleaux avec Osai, la mère de la maison, Bannojo les espionne puis court proclamer dans toute la ville qu’ils ont commis un adultère…
Esthétique de la clandestinité (16 mn) Dans cet entretien filmé en 2006, le réalisateur Masahiro Shinoda évoque pêle-mêle l’esthétique des cartes hanafuda (le roman se passe à 70% dans une salle de jeu, il est presque expérimental), l’influence des yakuzas sur la société et le monde politique japonais, ainsi que la réception de Fleur pâle, jugé « immoral » par la censure. Le film s'inscrit dans un moment d'apathie politique pour la gauche avec les événements de Hongrie face à l'embarras politique. Le réalisateur renvoie au concept de wabi-sabi. Les mots n'arrangent rien mais un visage sans expression tel que dans le théâtre Nô est une vraie force une vraie puissance.
Fleur du mal (24 mn – HD) « Masahiro Shinoda va filmer la rencontre de ces deux personnages comme une cérémonie, comme un rituel de mort, un peu comme un film de fantômes. Ce sont des spectres. » Un entretien avec Stéphane du Mesnildot, essayiste, spécialiste du cinéma asiatique.
Les yakuzas ont beau se présenter comme les descendants des samouraïs, leur vrai origine c'est le jeu, l'organisation des tripots clandestins. Le nom Yakusa signifie 8-9-3, combinaison perdante. Le yakuza est un looser ; se sentant rejeté de la société il rentre dans une sorte de légion étrangère. Dans le code d'honneur, le samouraï "ne perd jamais, jamais vraiment". Si on perd par esthétique, on ne perd jamais vraiment. C'est ce que l'on retrouve dans Combat sans code d'honneur (1973) de Kinji Fukasaku (1930-2003) ou Yakuza (1975) de Sidney Pollack, ou encore Showa zankyo-den: Ippiki okami de Kiyoshi Saeki (1914-2002). On attaque l'ennemi lorsque le bon chef tombe dans un piège tendu par ceux qui rançonnent à tout va puis on va se dénoncer à la police. On prend sur soi, éthique de la responsabilité du "Ninkyo eiga" : film chevaleresque, fidélité au clan, fraternité des Yakuzas respectant un code d'honneur. La Tohei grande productrice de ces films fait ainsi l'apologie de leur mode de vie avec théâtralité. Ici la vision est plus ironique : les chefs sont séniles et veulent préserver leur mode de vie. Le titre du film explicite cette décadence. Le roman se traduisait par fleur desséchée, et sa parution en feuilleton par, la fleur assoiffée. Fleur pale traduit aussi ce manque de vitalité.