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Geppetto, menuisier toscan, fabrique un pantin articulé qu'il
nomme Pinocchio, qui remplacera le fils qu'il a toujours rêvé
d'avoir. Pendant la nuit, la Fée Turquoise transforme Pinocchio
en un vrai petit garcon. Mais plutôt que d'aller à l'école,
Pinocchio part avec le théâtre de marionnettes de Mangiatuoco;
celui-ci lui offre cinq pièces d'or que deux fripouilles, le
Chat et le Renard, vont convoiter. Ils pendent Pinocchio à un
arbre. La Fée le sauve en le retransformant en pantin... Redevenu
enfant Pinocchio est rejoint par le Chat et le Renard, qui le persuadent
de semer ses pièces dans le champ des miracles et s'empressent
de les voler. Le Juge le fait arrêter. À sa sortie de prison,
Pinocchio ne retrouve plus que la tombe de la Fée, morte de désespoir.
Geppetto, croyant son fils parti pour l'Amérique, s'embarque en pleine tempête dans une barque qui chavire. Pinocchio, sur la plage où il a échoué, rencontre un adolescent déluré Lucignolo, avec qui, après avoir retrouvé là Fée, il va à l'école. Mais Lucignolo est renvoyé et, le soir, part, suivi de Pinocchio au Pays des Jouets, le paradis des enfants. Le lendemain matin, ils sont changés en ânes et Pinocchio est acheté par le directeur d'un cirque. Vendu à un fabricant de tambours qui, dans l'espoir d'utiliser sa peau, le jette à la mer pour le noyer, Pmocchio est à nouveau changé en marionnette. Avalé par une baleine, il retrouve, dans le ventre de celle-ci, Geppetto. Redevenu définitivement petit garçon, Pinocchio s'enfuit avec son père.
Réalisé à l’origine sous la forme d’un feuilleton télévisé en six épisodes, Les aventures de Pinocchio connut un tel succès que la RAI demanda à Luigi Comencini d’en faire une version courte pour le cinéma.
Loin de l’adaptation édulcorée de Walt Disney, le réalisateur de Casanova, un adolescent à Venise reste fidèle à la rudesse du conte traditionnel du journaliste anarchiste Carlo Collodi. Le cinéaste, représentant du "néoréalisme rose", peint l’âpre tableau d’une Italie miséreuse soumise à l’ordre moral de la bourgeoisie. À la fois récit initiatique et road-movie (à pied !), l’histoire met en jeu un petit trublion en quête de liberté : l’insolent Pinocchio (que Comencini ne juge jamais) fuit à toutes jambes les conventions de l’univers des adultes et l’aliénation imposée à sa classe.
Exaltant l’insoumission, la révolte et la curiosité face à la norme rigide des adultes, Comencini le progressiste pousse sa téméraire créature sur les chemins de la liberté et de l’humanité. Toujours le nez (à rallonge) dans les mauvais coups, à la merci de dangereuses rencontres, le garçon-pantin devra se prendre en charge (et son père Geppetto, par la même occasion) pour briser ses chaînes et accomplir sa destinée. Poétique et drolatique, une leçon de sagesse et un courant d’air frais régénérant.