Steve Butler, représentant d'un grand groupe énergétique, se rend avec Sue Thomason dans une petite ville de campagne. Les deux collègues sont convaincus qu'à cause de la crise économique qui sévit, les habitants ne pourront pas refuser leur lucrative proposition de forer leurs terres pour exploiter les ressources énergétiques qu'elles renferment. Steve et Sue sont d'abord séduitsCe qui s'annonçait comme un jeu d'enfant va pourtant se compliquer lorsqu'un enseignant respecté, Frank Yates, critique le projet.
C'est ensuite un activiste écologiste, Dustin Noble, qui affronte Steve aussi bien sur le plan professionnel que personnel...
Promised land est, au mieux, un film de propagande destiné à convaincre l'Amérique profonde des effets dévastateurs de l'exploitation du gaz de schiste et des méthodes antidémocratiques des grands groupes financiers. Un argumentaire scientifique ayant peu de poids auprès de ce public, c'est par le doute qui saisit soudain et bien tardivement son personnage principal que les scénaristes -et acteurs et producteurs- principaux souhaitent emporter le morceau.
A la réalisation, Gus van Sant soigne son côté arty avec ses flous et ses accélérés, mais ne retrouve pas ce qui fit la splendeur de son cinéma classique ou plus moderne. Plus grave sans doute, en se contentant du minimum syndical, il laisse patauger le film dans un duel qui se révèle factice sans vraiment donner corps au dilemme entre prendre soin de la terre promise, thème annoncé par le titre, et survivre à la crise économique. L'anecdote amoureuse prend en effet bien top vite le pas sur le drame social ou pourquoi pas épique qu'aurait pu être le film.
Jean-Luc Lacuve le 11/04/2013