Dans le sud-est de la France, Philippe, amateur de courses de taureaux, cultive du cannabis en marge de l'exploitation agricole familiale. Son père, Jean-Jacques, paysan depuis des générations, surveille ses abricotiers dont le gel pourrait anéantir la récolte. Au matin, il constate que les pots enflammés n'ont pu empêcher l'inéluctable : les arbres ne donneront pas de fruits.
Sur le marché d'intérêt national (MIN), Jean-Jacques n'a que des carottes à vendre. Un huissier, un policer et son ami Tardieu viennent lui annoncer que, surendetté, il n'a plus le droit d'utiliser le grand hangar où sa famille déposait la récolte à vendre. Jean-Jacques prend son fusil, vise l'huissier puis tente de mettre fin à ses jours.
Le coup de feu a été détourné au dernier moment et, pendant la convalescence de son père, Philippe décide de sauver leurs dernières terres. Pour y arriver, il lui faut trouver de l’argent, vite et beaucoup. Mais très vite, il s’aperçoit qu’il ne gagnera jamais assez pour éviter la saisie du hangar et sauver l’exploitation familiale. Il décide alors de se tourner vers l’un des plus gros trafiquants de drogue de la région et lui propose d’utiliser le hangar comme couverture : un seul coup, une livraison sensée effacer les dettes de son père...accepte de stocker dans le hangar paternel, au cœur du MIn.
Polar nerveux bénéficiant du contexte splendide et inhabituel des terres du Sud-Est et de la Camargue. Violence très présente avec la torture mortelle par un taureau dans le toril sous le contrôle de José, l'accident de voiture ou le corps enflammé de Bruno dans la tombe le soir. Néanmoins les personnages gardent une capacité de résilience à cette violence : Sonia, qui saura faire entendre raison au père, pose la tête sur l'épaule de Philippe et celui-ci regarde bruler les arbres avec amertume mais aussi comme une libération possible.
Jean-Luc Lacuve le 20/09/2016