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New York, 1959. Dans une chambre sordide, Dale Turner, l'un des plus grands
saxo-ténors de sa génération, miné par la pauvreté
et l'alcool, se souvient de la gloire qui fut la sienne à Paris, quinze
ans plus tôt. En compagnie de Buttercup, une amie qui lui sert d'imprésario,
il s'installe à l'Hôtel de La Louisiane, dans le quartier de
Saint-Germain! Dans une cave, le " Blue Note ", il rêve à
un nouveau départ. Dehors, par le soupirail, Francis, à qui
la découverte de Dale Turner a donné à l'âge de
13 ans une raison de vivre, écoute la musique de son idole. Chaque
soir, il revient, au risque de perturber un peu plus Bérangère,
sa petite fille, déjà ébranlée par le divorce
de ses parents. Une nuit, Dale, à demi-ivre, aborde Francis et l'invite
à boire un verre. Dès lors, une profonde amitié lie les
deux hommes. Francis devient son confident, l'aide à s'en sortir; il
va même jusqu'à l'héberger grâce à une importante
somme d'argent que lui avance Sylvie, son ex-femme, et qui lui permet de déménager.
Mais Dale continue à sombrer dans l'alcool. Francis est obligé
de le récupérer, parfois au poste de police, parfois dans les
hôpitaux. Il tente, sans trop y croire, de le raisonner. Dale, cependant,
l'écoute. Il arrête de boire pour mieux se consacrer à
sa musique. Pour l'anniversaire de Bérangère, Francis invite
Dale, très touché, chez ses parents, à Lyon. C'est là,
le long des quais, que Dale lui annonce que le moment de rentrer à
New York est venu. Francis l'accompagne pour quelques jours. Il se prépare
à prendre le chemin du retour vers la France avec l'espoir que Dale
revienne. Mais usé par la vie, le prodigieux saxo meurt à l'hôpital.
Le film s'inspire de la vie de Lester Young, grand musicien de jazz, mais
aussi de la véritable histoire d'une amitié qui a rapproché
deux hommes, le jeune dessinateur français Francis Paudras et le pianiste
Bud Powell, alors en pleine déchéance. "Pour faire ce film,
précise Dexter Gordon, acteur principal mais aussi et surtout très
grand jazzman, j'ai été un peu une sorte de délégué.
(...) C'était très dur parce que j'avais mon peuple sur les
épaules et j'avais l'impression d'être le porte-parole de Charlie
Parker, de Lester Young, de Bud Powell et de tous les musiciens qui ont fait
notre musique. J'ai raconté une tragédie et elle a le mérite
d'être vraie." Le titre du film, "Round midnight", est
celui d'un morceau composé par l'un des maîtres du be-bop, Thelonious
Monk.