Cinq soldats qui ont participé le 16 mars 1968 pendant la guerre du Vietnam, au massacre du village de My Lai en tuant 500 hommes, femmes et enfants sans essuyer en retour un seul coup de feu témoignent. Il s'agit de James Bergthold de Niagara Falls (New York), Gary Garfolo de Stockton (Californie) Gary Crossley de Del Rio (Texas), Vernardo Simpson de Jackson (Mississippi) et Michel Bernhardt de Tarpon Springs (Floride).
La veille du massacre les soldats ont écouté leurs chefs leur déclarer qu'ils seraient assurés de ne rencontrer le lendemain que des Viêt-cong. Les paysans seront au champ ou au marché. Ils devront tirer sur tout ce qui bouge, hommes femmes enfants, tuer tout le monde quel que soit l'âge car tous ceux qui restent sont au moins complices des terribles poseurs de mines qui ont détruit le moral des soldats. Leurs chefs leur laissent une nuit pour y réfléchir.
Les hélicoptères décollent vers 7h30 du matin pour se poser à 200 mètres de My Lai 4, fief de Son My. Le capitaine Médina commande cette "Mission d'incursion-destruction".
Gary Garfolo reconnaît avoir tiré sur une femme et son enfant
qu'elle cachait et qu'il croyait être une arme. Ensuite un lieutenant
laisse un soldat abattre froidement cinq prisonniers et tout dégénère.
Le soldat reconnaît avoir tué vingt personnes dont deux enfants.
Bientôt, les Vietnamiens sont amenés à creuser une fosse
sous la menace de deux fusils mitrailleurs pour empiler cinquante morts puis
d'autres creuseront une seconde fosse pour cinquante nouveaux corps. Ce massacre
s'accompagne de viols et de mutilations pour que les morts ne trouve pas le
repos. Certains seront, pendus, scalpés, égorgés, auront
les oreilles coupées.
Les colonels ne sont pas au courant et les responsables du massacre font promettre aux soldats de ne rien dire. "Partout où nous sommes passé, si l'on n'avait pas d'ennemis à notre arrivée, il y en avait à notre départ comme si on les avait plantés, comme si on les avait semés." dira l'un des témoins.
Joseph Strick, qui s'interroge d'autant plus sur ce qui a pu conduire des américains à agir ainsi qu'il a lui-même bombardé le Japon à la fin de la guerre et aurait sans doute accepté de lâcher une bombe atomique, décide de retrouver des témoins de ce crime de guerre.
Sur les 110 soldats qui ont participé au massacre, Joseph Strick parvient à en convaincre sept de témoigner en leur promettant de ne pas déformer leurs propos et les invitant à se débarrasser ainsi du poids de leur silence.
Ces sept témoins qui ont tous alors démissionné de l'armée acceptent de témoigner bien qu'ils aient signé un engagement de ne rien dire mais qui est en contradiction avec le premier amendement. Sur les sept, deux mentent en affirmant n'avoir pas participé eux-mêmes au massacre. Leur témoignage ne sera pas retenu. Sur les cinq soldats qui témoignent dans le film deux arrêteront rapidement de tirer alors que trois avancent des semblants de justification.
Editeur : Carlotta-Films, avril 2010. Nouveau master restauré, version originale, sous-titres français. |
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Supplément au film The savage eye. |