Danny, un riche bourgeois dont le petit garçon se remet doucement d'une chimiothérapie, adopte un teckel et tente de le domestiquer. L’animal accroît le dysfonctionnement conjugal tout en permettant à l’épouse, Dina, de développer, à destination de son rejeton, des théories sur l’éducation, la nature, la dureté du monde et le sexe. Rémi, le gamin, se prend d'affection pour le chien, lui joue de la flute traversière et le nourrit à le rendre malade. Dina décide alors de justifier la stérilisation puis l'euthanasie du teckel. Les questions du fils poussent l'adulte dans des retranchements cuisants. La voilà obligée d'acquiescer à : " Donc, la mort est une bonne chose, hein ?".
Dawn Wiener, une infirmière vétérinaire, grande fille un peu maladroite et introvertie le sauve de la clinique vétérinaire et l’adopte ensuite. Elle retrouve par hasard un ancien camarade de lycée, Brandon, qui, lui, n’a pour idée en tête que de se procurer de la drogue. Ils partent en virée dans l'Ohio avant de se rendre chez le frère trisomique de Brandon, lui-même marié à un trisomique. Le couple finit par garder le teckel.
Bande vidéo musical une chanson country à la gloire du teckel, le chien trottinant au cœur de paysages américains en carton-pâte.
Dave Schmerz, un professeur d'écriture de scénario dans une école de cinéma possede aussi un teckel. Méprisé et humilié par ses élèves, il attend vainement une réponse d'un studio hollywoodien auquel il a envoyé un script. Entré dans un magasin pour acheter un vetement au teckel, Schmerz en emplit les poches d'explosifs. Le chien kamikase est vite repéré et Schmerz arrêté.
Nana, une vieille femme acariâtre a appelé son teckel Cancer. Sa petite-fille, Zoe, et le petit ami de celle-ci, Fantasy, lui rendent visite. Zoé a besoin d'argent pour Fantasy et craint qu'il ne la trompe. Nana, le temps d'un rêve, se revoit en enfant et jeune fille avec toutes les occasions manquées de sa vie. Cancer finit écrasé sur la route et empaillé. Grâce au plasticien Fantasy, il sera doté d'un mécanisme motorisé et exposé dans une galerie dans une grande boite à la manière des œuvres de Damien Hirst.
Les quatre histoires du film sont reliées entre elles par un un teckel, témoin indiferent des frustrations de ses différents propriétaires, de plus en plus vieux et de moins en moins heureux. Les deux premiers épisodes, comportent quelques moments de gâce : Rémi au ralenti faisant la fête avec le teckel, histoire d'amour mal engagée mais finalement heureuse de Dawn Wiener.
La bande vidéo musicale à la gloire du teckel semble vouloir substituer cet animal pataud et indifférent, dans l'imaginaire collectif américain, au cow-boy solitaire sur son cheval. C'est dire si, après cet intermède, les personnages plus vieux, plus proches du monde de l'art (cinéma et arts plastiques) naviguent entre humiliations et souvenirs frutrés.
Jean-Luc Lacuve le 20/10/2016