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La vie sur terre

1998

Avec : Abderrahmane Sissako (Dramane), Nana Baby (La jeune fille), Mohamed Sissako (le père), Bourama Coulibaly (le photographe), Keita Bina Gaousso (le receveur des postes). 1h01.

Sokolo au Mali, un village rouge-orangé. Sur la place un photographe, un tailleur, un épicier. Un homme, le réalisateur, a quitté l'Europe pour venir passer ici les fêtes auprès de son père. Dramane qui parcourt les rues et les champs en vélo avec son curieux chapeau conique rencontre une jeune fille du village voisin.

Mais le téléphone marche mal, personne n'arrive à parler à personne malgré le flegme du receveur des postes. Les habitants écoutent, sur leur poste de radio, les reportages de RFI sur le passage à l'an 2000 mais du 31 décembre au 1er janvier, rien ne change : les récoltes des champs sont toujours menacées par des nuées d'oiseaux et les liaisons téléphoniques ne marchent pas mieux. Seul le vélo, outil fort peu de ce siècle, reste un moyen sûr de liaison.

Le film est produit par Arte dans le cadre d'une série internationale dédiée à la célébration du millénaire : Le millénaire vu par.... Abderrahmane Sissako répond pour le Mali.

Ponctué de citations de Cahiers d'un retour au pays natal et du Discours sur le colonialisme, textes d'Aimé Césaire, le film est une attaque à la fois virulente et légère sur l'état d'abandon dans lequel les autorités locales et internationales laissent les habitants du Mali qui n'ont pas émigrés. Sans l'aide de ceux ci, le pays ne pourrait d'ailleurs survivre. C'est ce qu'exprime calmement mais sur le ton du désespoir le tailleur de Sokolo. Pourtant l'Afrique est magnifique (qui plus est sur Folon de Salif Keita) et ne demande qu'à prospérer sur un modèle certainement autre que celui du capitalisme.

"Et maintenant, je me dirais à moi-même à mon corps aussi bien qu'à mon âme : et surtout, gardez-vous de croiser les bras en l'attitude stérile du spectateur car la vie n'est pas un spectacle, car un homme qui crie n'est pas un ours qui danse".

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