Retour à Forbach

Régis Sauder revient à Forbach, ville où il a grandi et qu'il a fuit dès qu'il a pu. A onze ans, il se sent différent et se fait  agresser dans les vestiaires. Il préfère fréquenter les fils de bourgeois que ceux des ouvriers des houillères. Bien plus tard, avec leur fermeture, la ville va voter Front nationale. Florian Philippot en est le maire.

L'appartement familial a été cambriolé puis, la maladie du père évoluant, la maison est vendue. Par chance, elle était hors du gruyère souterrain laissé par les mines abandonnées. La ville et la maison se vident mais le film se remplit de paroles fortes et rares. Entre mai 2014 et décembre 2016, Régis Sauder revient dans la cité du Wiesberg où les tours peintes en  bleu sont dorénavant agrémentés de nuages. Il rencontre Flavia, la directrice d’école, Hakima et sa fille, Sandrine, la professeure d'histoire, Chérif, et Mohamed, son ami d'enfance et souvent, la patronne du café du marché qui commente la vie de la cité.

Lors d'un spectacle annuel qui retrace l’histoire de la mine, défilent des ouvriers en colère.

Régis Sauder repart. Un jeune garçon est  à la fenêtre de ce qui fut autrefois sa chambre d’enfant. Le panneau d'entrée dans la ville est agrémentéé de deux roses, signifiantque Forbach est une ville fleurie.

Régis Sauder est très marqué par l’importance des récits de vie, par Retour à Reims de Didier Eribon et par les livres d’Annie Ernaux : La place, La honte, Une femme…

Il fait le récit de la ville et de son histoire, insistant sur le fait que pendant la Seconde Guerre mondiale, la rue principale de Forbach s’appelait Adolf Hitler Strasse. Il mesure la souffrance de cette ville, et les rapports conflictuels que cela entraine entre les communautés.

Jean-Luc lacuve le 15/05/2011.