Bombay, ses rues, ses bâtiments, ses habitants. Puis dans un village l'histoire d'amour entre un mahout, un cornac et la fille d'un montreur d'ombres chinoises. Le mahout coupe à la machette les branches d'un arbre d'où il peut voir la jeune fille. Quelques jours plus tard l'énorme arbre est tout nu. Les jeunes gens finissent par se marier. Le travail des éléphants ne doit jamais durer que quelques heures puis il faut que leurs mahouts les baignent dans la rivière, les massent et les frottent. Cela aussi dure des heures.
Un homme avec femme et enfant qui a aidé pendant cinq ans à construire la digue de Hirakud et qui maintenant - après que son frère a trouvé la mort en y travaillant (165 ouvriers sont morts pendant la construction) rentre chez lui. Le corps du frère est incinéré. L'homme grave une inscription dans une pierre, se baigne dans le lac créé par la digue et prend congé.
Un homme de quatre-vingt ans, avec femme et enfants mène chaque jour les deux vaches de la famille dans la jungle pour qu'elles trouvent à manger. Leur vie quotidienne est interrompue par l'arrivée de deux camions. Des prospecteurs en sortent avec toutes sortes d'instruments pour chercher des minerais. Ils font fuir les animaux, si bien que le tigre qui vit dans la jungle tue soudain les hommes parce qu'il ne trouve plus rien à manger. Les prospecteurs font la chasse au tigre. Mais le vieil homme allume un feu pour l'éloigner et le sauver.
Un saltimbanque qui va de village en village avec son singe pour gagner sa vie avec les tours qu'il lui a appris, s'est évanoui de soif dans un paysage de steppes desséché, et il s'est effondré. Le singe qui porte des vêtements et une chaîne, essaie de le réveiller. Les premiers vautours arrivent et attendent à quelques distances. Mais l'homme ne se réveille plus. Il est mort. Le singe chasse les vautours avec des cris de menace. Il se rend compte que son maître est mort et il s'en va. Il arrive dans un assez grand village. Dans la rue, il fait ce que son maître lui a appris : des tours et des pitreries. Les gens lui lancent des pièces. Il les ramasse mais ne sait pas quoi en faire. Il est recueilli par des gens qui ont déjà un singe dressé
Rossellini qui, pendant deux ans, n'avait plus fait de film, était arrivé à Bombay le 10 décembre 1956. Dix mois plus tard, le 22 octobre 1957, il était revenu où le film fut monté et terminé. Il a tout d'abord tourné le film télévisé L'Inde vue par Rossellini en 16 mm (diffusé en 1959 en Italie ainsi qu'en France sous le titre J'ai fait un beau voyage) : "ce fut pour moi la préparation du film, la possibilité de me rapprocher de l'Inde"
La version française d'India est celle considérée par Roberto Rossellini comme la version originale du film. Le montage est légèrement différent tout au long du film. Il est certain que cette version a été l'occasion pour le réalisateur d'affiner le montage et de l'orienter pour qu'il corresponde davantage à ses intentions.