Au cours de vacances en Bretagne, Félicie tombe amoureuse de Charles, un jeune cuisinier qui doit partir en stage aux Etats-Unis. Lorsqu'ils se séparent, sur le quai de la gare, elle lui donne son adresse, rue Victor Hugo, mais se trompe de localité, indiquant Courbevoie au lieu de Levallois.
Cinq ans passent. Injoignable à cause de cette malencontreuse erreur, Félicie élève seule Elise, la fille qu'elle a eue de Charles, et se partage entre deux hommes : Loïc, bibliothécaire dans le 18ème arrondissement et Maxence, le patron du salon de coiffure de Belleville où elle travaille.
A la mi-décembre, Maxence lui annonce qu'il se sépare de son épouse et lui propose de le suivre à Nevers, où il vient de reprendre un nouveau salon. Félicie accepte et annonce à Loïc qu'elle le quitte. Un peu ébranlé, celui-ci, respectant son indépendance, ne la retient pas et, après la Noël, Félicie s'installe avec Elise à Nevers. Mais elle déchante rapidement. Entrée dans une église à l'instigation de sa fille, elle comprend soudainement que seule une conviction profonde et une fidélité sans faille lui permettront de retrouver Charles, le grand amour de sa vie.
Elle retourne à Paris et reprend contact, en toute amitié, avec Loïc, qui voit dans l'attitude de la jeune femme une forme de pari pascalien : le gain incommensurable que représente le retour de Charles vaut qu'on lui sacrifie tout, même si les chances de l'obtenir sont infimes. Tous deux assistent à une représentation du "Conte d'hiver" de Shakespeare, qui émeut profondément Félicie parce qu'elle y voit l'expression de ses espoirs en la Providence et la toute-puissance de l'amour.- Le 31 décembre, alors qu'elle se rend en autobus chez sa mère, où elle doit passer le réveillon, le miracle se produit : Charles est assis en face d'elle. Mais il est accompagné d'une jeune femme et Félicie, le croyant marié, s'enfuit. Charles la rattrape et lui explique que Dora n'est qu'une amie, et qu'il est toujours libre. C'est ainsi que, véritablement "en famille", Félicie et Elise entameront la nouvelle année.
Deuxième film de la série "Contes des quatre saisons". Ici, pas question de machination mais d'indécision. Du moins en apparence. Félicie est "un ceur en hiver", en jachère, en attente. Il y a cinq ans, elle a rencontré Charles. Un lapsus lui a fait donner une fausse adresse. Il n'a jamais pu la retrouver. Elle n'a jamais pu l'oublier. Une petite Elise est d'ailleurs là pour le lui rappeler tous les jours.
De Maisons-Laffitte à Belleville, de Nevers à Villejuif, Félicie semble hésiter entre Loïc, l'intello chrétien, et Maxence, le coiffeur. Mais elle est aussi la petite seur de Delphine (Le Rayon vert). Bien qu'ignorant tout du pari de Pascal, elle parie sur le miracle. "Parce que, dit-elle, si je retrouve Charles, ce sera une chose tellement magnifique, une joie tellement grande, que je veux bien donner ma vie pour ça."
Le conte d'hiver met en scène une femme et trois hommes, après Le conte de printemps qui mettait en scène trois femmes et un homme.
Le sujet est sans doute la confiance dans le spirituel au sein de la vie, sujet assez proche de celui du rayon vert.
Comme dans Pauline à la plage, le spectre social balayé est large : le coiffeur et l'intellectuel. Résonance avec la pièce de Shakespeare qui traduit la présence toujours possible du merveilleux dans les contradictions et les folies humaines.
Editeurs : Potemkine et Agnès B. Novembre 2013. 30 DVD et leur déclinaison blu-ray pour les 22 films restaurés HD. 200 €. |
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